Les autorités bahreïnies ont exécuté dimanche trois jeunes bahreïnis: Sami Mchemeih, Ali Sankiss, Abbas el-Samea, âgés respectivement de 42 ans, 21 ans, et 27 ans.
Le président du parquet pénal général Ahmad Hammadi a dit: « Ce dimanche matin, trois condamnés à mort dans le cadre de l’attentat contre les forces de la police ont été exécutés. Ils ont été tués par balles », a rapporté l’agence de presse officielle Bena.
Depuis sa prison, Abbas el-Samea a publié une vidéo le jour de l’annonce du verdict, confirmant qu’il était innocent, tout comme les deux autres condamné, de toutes les accusations. Même l’école où il travaille comme instituteur a expliqué dans un communiqué qu’il était en classe le jour de l’incident. Mais la cour judiciaire n’a pas pris en compte ce témoignage.
La rue rejette cette mesure
Cette nouvelle condamnation a provoqué l’ire de la population. Des manifestations ont envahi les rues de plusieurs régions du pays, comme Sanabess, Darraz, Jad-Hafs, Setra, Barbar, Sar, Diyyeh, el-Qadam, Aali, Abou-Qowa, Maamir, et Sadad. Les protestataires ont bouclé un certain nombre de rues.
Des appels aux manifestations, à la grève et à la fermeture de magasins ont été lancés à la suite de l’annonce de l’exécution des trois jeunes.
Et comme de coutume, les forces de l’ordre ont eu recours aux balles réelles pour réprimer les manifestants.
Condamnations des ONG
« C’est un pur scandale et une violation honteuse du droit international », a estimé Maya Foa, directrice de Reprieve, une ONG de défense des droits de l’Homme qui a dénoncé la mise à mort des trois Bahreinis après des verdicts fondés sur des aveux obtenus « sous la torture ».
« Nous condamnons la violation par Bahreïn des droits des individus à la vie et leurs droits à ne pas être torturés », ont déclaré l’organisation Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain, le Bahrain Center for Human Rights, le Bahrain Institute for Rights and Democracy et l’European Centre for Democracy and Human Rights.
« C’est un jour noir dans l’histoire de Bahreïn », a affirmé Sayed Ahmed Alwadaei, responsable du Bahrain Institute for Rights and Democracy.
Brian Dooley, responsable de l’ONG Human Rights Defenders basée à Washington, avait demandé samedi au gouvernement américain de « mettre en garde son allié du Golfe contre un niveau de répression effrayant et irresponsable susceptible de provoquer la colère et davantage de violence dans une région déjà volatile ».
Oulémas de Bahreïn: une semaine de deuil
Pour leur part, les oulémas de Bahrein ont appelé à une mobilisation populaire générale et à recourir à tous les moyens légitimes pour adopter une riposte à la hauteur du crime. Ils ont annoncé trois jours de deuil et l’installation des tentes de deuil partout.
« Ces martyrs ne sont pas morts et leur sang ne sera pas oublié. Le sang effusé injustement coule dans les veines des personnes libres qui seront désormais plus décidés à éradiquer les racines de l’arrogance et à poursuivre les meurtriers », ont-ils souligné dans un communiqué.
Et de poursuivre: « Cette patrie qui a consenti des dizaines de martyrs ne renoncera pas à sa marche vers la gloire et la dignité, même si elle continuera à présenter de martyrs supplémentaires ».
Assurant que les aveux de trois jeunes ont été extorqués sous la torture, le communiqué des oulémas a ajouté: « Le régime dictatorial a enclenché son étape finale. Le peuple doit faire preuve d’une belle patience, redoubler d’efforts, et s’apprêter à accueillir la victoire après cette dure période ».
Source: AlManar, AFP
Source: Spécial notre site