Des documents militaires récemment déclassifiés par le Pentagone révèlent que l’actuel chef de Daech, le dénommé Amir Muhammad Said Abdul Rahman al-Mawla, connu sous le patronyme d’Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, avait trahi des dizaines de membres de son groupe terroriste en Irak.
Ces documents précisent qu’il avait livré des informations sur des membres du groupe lors de son interrogatoire par ses tortionnaires américains, lorsqu’il était détenu à la prison Camp Bucca, qui était gérée en 2008 par les États-Unis dans le sud de l’Irak.
« Le nouveau calife est un traitre et un hypocrite qui a divulgué des informations sur des dizaines de ses compagnons dont des chefs importants dont il a livré les descriptifs, les numéros de téléphone et leur série hiérarchique », au sein de cette organisation wahhabite, cite l’un de ces documents.
Al-Mawla alias al-Qourachi a succédé à Abou Bakr al-Baghdadi tué dans un raid américain en octobre 2019.
Sur les 66 rapports relatifs à l’interrogatoire de Mawla, seuls trois ont été rendus publics par le Département d’État de la Défense.
L’un d’entre eux précise que durant son interrogatoire, il a mouchardé 88 de ses compagnons, en révélant leur réelle identité, leurs noms de guerre, et leur descriptif.
Selon ces documents, 11 sur 20 d’entre eux ont été arrêtés ou liquidés, et quatre d’entre eux sont restés en prison jusqu’en 2011.
Ses aveux ont permis entre autres de liquider, en 2008, Mohamad Bazounat, le prince de Mossoul, et en 2009 le fils de l’ex-mufti d’Al-Qaïda Maaz Abdallah, et d’arrêter Firas al-Lahibi qui s’était emparé de Mossoul avec Al-Qaïda en 2008.
Mawla a également révélé des informations sur les opérations d’enlèvement et d’assassinat mais a démenti son implication ceux perpétrés contre des forces de la coalition internationale.
L’un des rapports indique que Mawla a ordonné lors de son accession au poste de nouveau calife la liquidation d’un grand nombre des éléments de Daech car il doutait de leur loyauté.
Les Etats-Unis sont soupçonnés d’avoir infiltré Al-Qaïda depuis les camps qu’ils ont établis après l’invasion de l’Irak en 2003, et où ils détenaient des milliers d’Irakiens. Ils sont accusés d’avoir contribué à la formation de Daech, depuis la prison Bucca avant que ses membres ne soient relâchés dans la nature.
C’est l’expansion éclair de Daech dans la majeure partie du nord de l’Irak en 2014 qui servi de prétexte à l’administration d’Obama pour ramener ses forces dans ce pays. Il les avait retirées en 2011, conformément à un accord conclu en 2008, en raison du refus du Premier ministre irakien qui était alors Nouri al-Maliki de leur accorder l’immunité pour les mettre à l’abri de toute poursuite judiciaire en Irak.
Le 21 juin 2019, le programme Rewards for Justice du Département d’État américain a offert une récompense de 5 millions de dollars pour des renseignements conduisant à la capture de Mawla. Le département d’État a augmenté la récompense jusqu’à 10 millions de dollars, le 24 juin 2020.
Source: Divers