Donald Trump a annoncé, mardi 17 novembre, sur Twitter le limogeage du directeur de l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), Chris Krebs, accusant celui-ci d’avoir effectué un communiqué «très inexact» en défendant l’intégrité de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre.
Le Président républicain sortant a multiplié sans preuve les accusations de fraude électorale et refuse de reconnaître la victoire de son rival démocrate Joe Biden.
Sa campagne a engagé des recours en justice pour contester les résultats dans plusieurs États, bien que des représentants électoraux des deux partis ont dit n’avoir pas constaté d’irrégularités.
Reuters, citant trois personnes au fait de la question, a rapporté la semaine dernière que Chris Krebs avait confié à des associés qu’il s’attendait à être limogé. Il dirigeait la CISA depuis sa création en 2018.
Chris Krebs, qui a œuvré à protéger le scrutin contre les attaques informatiques, s’est attiré les foudres de la Maison-Blanche pour ses efforts face à la désinformation, ont dit les sources.
La CISA avait mis en place un site, «Rumor Control», destiné à lutter contre les fausses informations sur l’élection.
Donald Trump a tweeté mardi que Chris Krebs avait garanti à la population que l’élection présidentielle avait été protégée alors même qu’il y a eu, selon Trump, des «irrégularités massives et une fraude – dont des personnes décédées qui ont voté».
Les machines électorales ont commis des erreurs ayant attribué des votes Trump à Biden, a-t-il ajouté.
Twitter a très rapidement apposé une mention aux messages publiés par le Président sortant pour avertir de la véracité contestée des propos de celui-ci sur le scrutin.
Des dizaines d’experts en sécurité électorale ont publié lundi une lettre dans laquelle ils déclarent que les accusations de piratage majeur sont sans fondement et selon eux absurdes.
Il apprend son limogeage sur Twitter
Un porte-parole de la CISA a déclaré que l’agence n’avait aucun commentaire à fournir.
Chris Krebs n’avait pas été informé au préalable de son limogeage et a appris la nouvelle à la lecture du tweet de Donald Trump, a déclaré une personne au fait de la question.
Selon un représentant de la CISA, s’exprimant auprès de Reuters sous couvert d’anonymat, Brandon Wales devrait assurer l’intérim à la tête de l’agence à compter de mercredi.
Ce haut dirigeant de la CISA, qui a par le passé occupé plusieurs postes au sein du département de la Sécurité intérieure sous l’administration Trump, n’est pas considéré comme une personnalité partisane, a dit un ancien collègue.
Soutien au fonctionnaire
Les informations de Reuters la semaine passée ont donné lieu à une vague de soutien à l’égard de Chris Krebs, félicité par des experts sécuritaires à travers le pays pour son travail bipartisan durant les deux dernières années.
Chris Krebs n’a pas fait machine arrière sur ses propos. «Honoré d’avoir servi. Nous avons bien fait les choses. Protéger aujourd’hui, préserver demain», a-t-il déclaré mardi soir sur son compte Twitter personnel.
Une porte-parole de Joe Biden a déclaré que «Chris Krebs devrait être félicité pour son travail dans la protection de nos élections, et non pas limogé pour avoir dit la vérité».