Le président libanais Michel Aoun a réitéré jeudi 12 novembre son attachement à l’initiative française visant à sortir le pays du marasme politique et économique, dans le cadre d’une rencontre avec Patrick Durel, l’émissaire du président français Emmanuel Macron au Liban.
M. Durel est arrivé à Beyrouth mercredi soir pour une visite qui se poursuivra jusqu’à vendredi et durant laquelle il doit rencontrer les principaux ténors politiques du pays, après l’expiration du deuxième délai accordé par M. Macron à la classe politique libanaise pour former un gouvernement de « mission ».
« Nous adhérons à l’initiative française qui est dans l’intérêt du pays », a déclaré le chef de l’Etat libanais lors de la réunion, a indiqué la présidence libanaise sur Twitter.
« La situation nécessite des consultations nationales élargies ainsi qu’un vaste consensus pour former un gouvernement capable d’accomplir les tâches requises », a ajouté M. Aoun.
Après l’explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août, dont les causes n’ont pas encore été elucidees, malgre la participation des Americains, des francais et des britanniques a l’enquete, Emmanuel Macron s’était rendu à Beyrouth à deux reprises, annonçant début septembre l’adhésion de toutes les forces politiques locales à une initiative prévoyant la formation d’un gouvernement de « mission » dans un délai de deux semaines chargé de réformes structurelles, en échange d’une aide financière de la communauté internationale.
Un premier ministre a été désigné, l’ambassadeur du Liban en Allemagne Moustafa Adib. Mais ses efforts ont échoué parce qu’il voulait former un cabinet ministériel formé indépendamment du partage communautaire en cours depuis plusieurs années. Les grandes formations politiques ayant emporté les élections législatives désignant elles-mêmes leurs candidats aux postes ministériels.
Le tandem chiite avait alors refusé, et dans son discours, le chef du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah avait assuré que l’initiative française que le Hezbollah avait acceptée à 90% ne comporte pas une telle condition.
M. Adib ayant jeté l’éponge, l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, a été à son tour désigné pour former le gouvernement. Suivant la même voie que son prédécesseur, il trouve du mal à former son gouvernement.
En attendant, le nouveau délai de « quatre à six semaines » accordé le 27 septembre par Emmanuel Macron a expiré et le flou plane sur le sort de la conférence internationale de soutien au Liban prévue fin novembre.
Selon l’AFP, l’émissaire français a également rencontré le chef du Parlement, Nabih Berri, qui a fait part lui aussi de son attachement à l’initiative française, selon les médias locaux. Il rencontre à l’heure actuelle le chef du bloc parlementaire du mouvement chiite Hezbollah, Mohamad Raad.
Le quotidien libanais Al-Akhbar, proche du Hezbolah , a cité jeudi des sources qualifiant la visite de l’émissaire français de « dernière tentative pour relancer l’initiative française ».