Le rôle des Émirats arabes unis au Yémen est de plus en plus décrié par leurs alliés yéménites, d’autant que leur présence militaire s’axe dans les zones pétrolifères dans l’est et le sud du Yémen.
Selon le site d’information Arabi21, c’est avec les autorités locales de la province de Chabwa dans l’est du Yémen que la tension est montée d’un cran ces derniers jours. Une fois de plus.
Pour cause : les forces émiraties occupent le port de Balhaf qu’ils ont transformé en une caserne militaire. Comportant la plus grande installation de gaz liquéfié, il était destiné à l’exporter ainsi que le pétrole léger de cette province riche en hydrocarbures et dont les gisements sont convoités par les Emiratis.
« Nous croyions que les Émiratis étaient venus pour faire face aux Houthis et pour soutenir le gouvernement (de Hadi, ndlr). Nous croyions à tort que la présence des forces émiraties à Balhaf s’inscrivait dans le cadre de l’initiative de la coalition arabe destinée à briser le coup d’État des Houthis», a déclaré une source proche des autorités locales de Chabwat au site d’information Arabi21.
Le mois dernier, le gouverneur de Balhaf Mohamad Saleh ben Adio, avait sollicité le gouvernement du président démissionnaire contesté Abed Rabbo Mansour Hadi d’expulser les forces émiraties. Cette demande a été reprise et soutenue par les partis politiques les tribus de cette province.
L’an dernier, le gouvernement contesté de Hadi avait réclamé ce retrait des forces émiraties à la coalition arabe sans obtenir de gain de cause.
« L’objectif de cette présence militaire est de suspendre les activités de ces installations, une stratégie menée dans plusieurs ports et centres qui ont été transformés en bases militaires», assure cette source officielle de Chabwa.
Les EAU occupent un autre port, al-Makha depuis 2017. Transformé en une caserne militaire, il est utilisé pour transférer les équipements militaires et logistiques aux milices qu’ils soutiennent sur la côte ouest du Yémen.
« Ces actions ne visent qu’à resserrer l’étau autour du peuple yéménite et à faire pression sur le gouvernement démissionnaire dans le but de démembrer le Yémen et de faire main basse sur ses richesses. »
Les exportations de ce gaz qui emprunte le gazoduc allant de la province de Ma’rib aux rives du golfe d’Oman sont suspendues depuis 2015.
Interrogé par Arabi21, Ahmed al-Zaraqa, un expert yéménite a accusé la France d’œuvrer de concert avec Abu Dhabi
«les EAU ont un partenaire international, la société française Total…Au lieu de protéger ce port, les Français ont permis qu’il soit transformé en prison et en camp militaire des Émiratis en échange de contrats d’armes.»
Un autre expert yéménite Yassin al-Tamimi a révélé que les EAU ont transformé l’installation de Balhaf en un centre d’opérations dangereuses contre les forces du gouvernement démissionnaire, un centre de secours pour les saboteurs et un centre de détention et de torture ».
Les EAU sont aussi accusés de piller les richesses de Hadramoute et de l’ile de Socotra.
Source: Divers