Le détenu palestinien Maher al-Akhras poursuit sa grève de la faim pour le 75ème jour consécutif.
Agé de 49 ans, marié et père de 6 enfants, il est détenu administrativement depuis juillet 2020. Mais il en est à sa cinquième arrestation en trente années pendant lesquelles les autorités de l’occupation israélienne lui infligent des arrestations administratives intermittentes.
En 1989, il a été séquestré pendant 7 mois. Par la suite, c’est en 2004 qu’il a été arrêté de nouveau pour deux années consécutives, puis en 2009 pour 16 mois, et en 2018 pour 11 mois.
Une vidéo lui a été exfiltrée depuis une dizaine de jours. « Il a perdu la moitié de son poids », a déploré son épouse Oum Islam qui dit craindre pour sa vie.
Il y apparait affaibli et amaigri, parlant d’une voix cassante de la dégradation de son état de santé et assurant qu’il va poursuivre coute que coute sa grève de la faim parce qu’il ne croit pas en la décision prise par les autorités pénitenciaires le mois passé de geler son arrestation administrative au bout de quatre mois, estimant qu’il s’agit d’une tromperie.
Un autre détenu, Mohamad abou al-Assal, originaire de Ariha, ayant mis fin à sa grève au bout de quatre jours n’a pas été libéré le mois de septembre dernier, comme ses geôliers israéliens lui avaient promis.
Pour la télévision libanaise al-Mayadeen, sa femme a raconté que Maher al-Akhras souffrait de maux de tête, d’évanouissements, d’amnésie et de paralysie dans certains parties de son corps.
« L‘occupation voudrait le contraindre à manger mais il refuse et insiste pour poursuivre la grève de la faim », a-t-elle affirmé.
Pour la télévision qatarie al-Jazeera, Oum Islam a raconté comment il lui est interdit de visiter Maher.
Selon elle, il a été victime d’isolement et on l’a transféré de prison en prison notamment vers la prison al-Ramlat où les détenus sont séquestrés dans des conditions déplorables sur le plan sanitaire et des services.
« Il lui était même interdit d’aller aux toilettes », a-t-elle précisé, révélant que des caméras ont été déposées dans sa chambre. Il se trouve actuellement à l’hôpital Kablan depuis début septembre.
« Lors de son arrestation, un officier israélien l’avait menacé de lui transformer sa vie en enfer et de le détruire économiquement », a-t-elle raconté, indiquant qu’il s’occupait exclusivement de sa ferme de vaches, loin des gens.
Selon al-Jazeera, c’était lui qui avait demandé aux autorités de l’occupation d’enquêter sur lui tout en sachant qu’il n’avait rien à se reprocher. Mais elles ont refusé et se sont obstinées à l’arrêter administrativement sans passer par un procès.
Ils sont 350 comme lui, sur les 4.000 prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes, précise le Club des prisonniers.
Dans la vidéo, Maher al-Akhras assure que sa seule condition pour rompre sa grève de la faim est « la liberté ou le martyre ».
«Le détenu al-Akhras va poursuivre son combat jusqu’au dernier souffle, soit sa grève de la faim sera couronné par son triomphe, sa libération et la fin de sa détention administrative ou il emprunte la voie du martyre », a pour sa part assuré l’avocat de l’organisation des détenus Fawwaz Chaloudi.
Le mouvement de résistance palestinien Jihad islamique a lancé un appel pour soutenir le détenu Maher al-Akhras et tous les détenus malades.
Dans un communiqué, il a critiqué l’incapacité des institutions et organisations internationales et des Nations Unies à s’employer pour répondre aux revendications du détenu Maher Al-Akhras et à faire pression sur l’occupation pour qu’elle le libère.
« Si la conscience internationale et les institutions des droits de l’homme sont incapables de soutenir les prisonniers et détenus palestiniens dans les prisons d’occupation, alors le peuple palestinien ne les abandonnera pas et la résistance est prête à les protéger et à répondre à l’agression de l’occupation contre eux », s’est engagé le Jihad islamique.
Source: Divers