Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu subit des interrogatoires dans le cadre de deux affaires connues pour l’affaire 1000 et l’affaire 2000. Mais ce qui est frappant c’est que des révélations font état d’un accord entre Netanyahu et le propriétaire du journal Yediot Aharonot pour faire une couverture médiatique positive du Premier ministre.
Commentant cette nouvelle, le journal Haaretz a écrit en titre: « Le pouvoir et les médias ne peuvent pas aller de pair ». Dans son rapport sur l’enquête diligentée par la police avec Netanyahu, on souligne que ce dernier est accusé d’infractions pénales liées à un échange de cadeaux illégaux entre lui et le propriétaire du journal Yediot Aharonot, Arnon Moses.
Mais pour le Haaretz, « il ne s’agit pas d’un sort inéluctable », dans une allusion à l’entente Netanyahu-Yediot pour améliorer l’image du premier ministre, en échange d’un engagement permettant de freiner la montée en force du journal Israël Hayom, proche de Netanyahu.
En moins de deux semaines, Netanyahu a subi deux interrogatoires liés à des affaires de corruption.
Enregistrements documentés
Quant au troisième interrogatoire prévu, connu pour l’affaire 2000, la police israélienne a obtenu des enregistrements sonores entre Netanyahu et le propriétaire du Yediot, Moses, au cours desquels ils se sont mis d’accord sur un échange de privilèges déterminés, considéré légalement comme des infractions pénales.
Concernant les moyens par lesquels la police a pu obtenir des enregistrements documentant plusieurs heures de rencontres entre les suspects, le Haaretz a indiqué que la police les a saisis du chef du personnel du gouvernement, Ari Haro, également accusé d’affaires de corruption.
Le parquet général dressera prochainement l’acte d’accusation contre lui avant de le juger.
Au cours du deuxième interrogatoire, la police a mis Netanyahu au courant des enregistrements saisis, sans les lui exposer. Dans la troisième séance d’interrogatoire, qui se tiendra prochainement, il devra répondre de ces enregistrements.
A ce propos, le même journal a révélé des informations selon lesquelles c’est le Premier ministre qui a pris l’initiative de rencontrer Moses afin d’évoquer la nature de la couverture médiatique liée à son affaire de corruption. C’est le propriétaire du Yediot qui a reconnu ceci au cours de la séance d’interrogatoire.
Freiner « Israël Hayom »
Selon le Haaretz, les enregistrements ont documenté plusieurs réunions entre Netanyahu et Moses. Ces derniers ont débattu dans l’une de ces rencontres de la montée en puissance du journal Israël Hayom et de son expansion, en échange d’une couverture positive sur l’affaire de corruption de Netanyahu.
Dans ce contexte, la deuxième chaine de télévision israélienne a indiqué avoir reçu des informations confirmant que toutes les rencontres entre ces deux suspects ont eu lieu au bureau de Netanyahu. La première rencontre s’est tenue en octobre 2014 avant la dissolution de la Knesset. Une deuxième réunion a eu lieu après cette dissolution, et la troisième peu avant les élections israéliennes ».
Moses s’est engagé alors d’introduire un changement positif dans la ligne éditoriale de son journal, et de cesser toute forme de critique à l’encontre du Premier ministre. En contrepartie, ce dernier œuvrera pour freiner la montée en force d’Israël Hayom.
De retour aux interrogatoires avec le chef du personnel gouvernemental, il s’est avéré que c’est Netanyahu qui a demandé de documenter les séances, et de les garder, pour se défendre en cas de poursuite judiciaire et accuser Moses de l’avoir fait chanter.
Parallèlement à l’affaire 2000, la police israélienne enquête dans l’affaire 1000 dans laquelle Netanyahu est soupçonné avec sa femme Sara et son fils Yaïr d’avoir reçu des pots-de-vin, des cadeaux illégaux et de privilèges de l’homme d’affaire Arnon Milechan, l’un des plus grands producteurs à Hollywood.
Les employés au bureau et dans la maison de Netanyahu seront tous interrogés sur la manière par laquelle les cadeaux, comprenant des cigares et de la champagne estimés à des centaines de milliers de shekels, ont été introduits dans sa maison à al-Qods occupée.
Traduit du site al-Akhbar
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