« Les récents gestes du président français vis-à-vis du Liban prouvent que la France entend empêcher que Beyrouth fasse l’objet de davantage de sanctions imposées par Washington dans l’objectif de mettre le Hezbollah sous pression », indique Nasser Qandil, analyste des questions stratégiques du Moyen-Orient, rapporte le quotidien libanais Al-Binaa.
« Après l’explosion de Beyrouth, Emmanuel Macron a bénéficié de cette occasion pour réclamer des investissements financiers et économiques au Liban. Lors d’une conférence convoquée par Emmanuel Macron, le président américain s’est abstenu de reprendre ses propos contre le Hezbollah, ce qui montre que les États-Unis ont presque donné une carte blanche à la France, concernant le dossier du Liban ».
Nasser Qandil a poursuivri: « Mais les efforts de Macron ne se sont pas uniquement limités au Liban. Il semble que la France cherche à trouver une issue au bras de fer irano-américain, quelques mois avant la présidentielle aux États-Unis.
Dans la foulée, l’Iran vient d’annoncer que certains de ses avoirs avaient été débloqués, grâce aux efforts de l’Allemagne et du Royaume-Uni. C’est ce qui n’aurait pas pu avoir lieu sans le feu vert des États-Unis. En plus, les Américains ont fait une proposition sur la Syrie selon laquelle les troupes américaines, les forces iraniennes et les combattants du Hezbollah se retireront simultanément de la Syrie ».
Pour Nasser Qandil les récentes positions des Américains étaient opposées à celles de l’Arabie saoudite: « Les déclarations du ministre saoudien des Affaires étrangères à la tribune de la conférence de soutien au Liban, organisée par Emmanuel Macron, prouvent comment Riyad s’oppose à une politique ouverte et au discours de compromis face au Hezbollah. Il a, une fois de plus, assujetti la stabilité du Liban à une confrontation avec le Hezbollah. Dans cette conjoncture, il semble que la France soit déterminée à lâcher l’Arabie saoudite, car elle a finalement conclu que le succès de ses efforts dépend de la mise du côté de Riyad du dossier libanais ».
Source: Avec AFP