Un ancien haut responsable du renseignement saoudien, qui a accusé le 6 août le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) d’avoir tenté de le faire assassiner en 2018, a été placé sous une sécurité accrue après de nouvelles menaces de mort, a rapporté samedi 8 aout le quotidien canadien, The Globe and Mail.
Selon cette source, les agences de sécurité canadiennes ont récemment été averties de nouvelles menaces de mort contre Saad Aljabri, en exil à Toronto.
Aljabri était chef du contre-espionnage et conseiller du prince saoudien Mohammed ben Nayef, démis de toutes ses fonctions en 2017 par le roi Salmane qui l’a évincé de la succession au profit de son propre fils Mohammed ben Salmane.
L’ancien responsable saoudien est à présent sous la protection d’agents « lourdement armés » de la Gendarmerie royale du Canada, ainsi que de gardes privés, a-t-il été précisé par le journal.
Jeudi, Saad Aljabri a déposé une plainte devant un tribunal de Washington, accusant le prince héritier d’avoir envoyé en 2018 des agents au Canada pour le tuer deux semaines après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie.
Aljabri indiquait dans sa déposition qu’il était recherché, ayant une bonne connaissance des activités du prince MBS susceptibles de nuire aux relations étroites entretenues avec l’administration Trump.
Sollicitée par The Globe and Mail à commenter ces informations, Mary-Liz Power, porte-parole du ministre canadien de la Sécurité publique, a évoqué une déclaration prononcée par Bill Blair en 2018 liée la tentative présumée.
« Nous ne pouvons pas commenter les allégations portées actuellement devant les tribunaux, mais nous sommes au courant d’incidents dans lesquels des acteurs étrangers ont tenté de surveiller, d’intimider ou de menacer des Canadiens et des personnes vivant au Canada », avait répondu le ministre.
« C’est totalement inacceptable et nous ne tolérerons jamais que des acteurs étrangers menacent la sécurité nationale du Canada ou la sécurité de nos concitoyens ou résidents », avait-il ajouté.