Les évènements du lundi 27 juillet font toujours parler d’eux, entre les médias israéliens et l’institution militaire israélienne.
Après avoir balayé toutes les autres versions, cette dernière semble toujours attachée à celle selon laquelle une cellule de combattants du Hezbollah a tenté de s’infiltrer vers le mont Dov, appellation israélienne du mont Rwaiset al-Alam où se trouve sa position militaire. Elle compte sur elle pour justifier sa réaction exagérée qui a duré près d’une heure.
Ce qui ne l’empêche pas de se trouver face à un nouveau dilemme : expliquer ce qu’en est advenu de cette cellule.
Ayant démenti que ses membres ont été éliminés, l’armée israélienne doit expliquer comment cette cellule en est arrivée à prendre la fuite.
Roï Sharon, Le chroniqueur militaire de la chaine de télévision israélienne KAN a très bien résumé la situation.
« Si l’objectif des tirs de feu était la dissuasion , la question se résume alors par l’illustration d’une politique de continence inspirée par la sphère politique pour empêcher une dégringolade sécuritaire, alors que les gens sortaient au nord … Et s’il n’y a pas de directives de contenir l’infiltration des combattants du Hezbollah, on peut décrire l’évènement comme étant un grand fiasco pour les forces de l’armée dans la région parce que les forces et les capacités déployées dans les hameaux de Chébaa, avec un appui aérien ne devraient pas permettre à une cellule de s’échapper ».
Autrement dit, soit l’armée israélienne a laissé fuir les combattants du Hezbollah, ce qui veut dire qu’elle met en danger la vie des colons dans les régions limitrophes. Soit les membres de cette cellule sont parvenus à s’enfuir de leurs propres moyens, ce qui signifie que les moyens militaires qu’elle déploie ne sont pas efficaces.
Force est de constater que c’est le chef d’état-major israélien Aviv Kokhavi en personne qui a répondu à cette problématique, la réputation de son armée israélienne étant en jeu. Il semble vouloir opter pour la première. Une position qui refuse d’admettre la faiblesse des moyens militaires utilisés .
Selon lui la riposte israélienne à cette soi-disant tentative d’infiltration « était de la brouiller et non de liquider les membres de la cellule ».
« Pour ne pas embarrasser le Hezbollah et l’engager à une riposte encore plus grande qui pourrait aboutir à une guerre », a-t-il expliqué pour le quotidien israélien Yediot Ahronot.
Et d’enchaîner : « nous sommes prêts à riposter au Hezbollah. Nous ferons tout notre possible pour que les choses n’aboutissent pas à la guerre »
Quoique cette logique contredit l’intensité de la riposte israéliene du lundi et les allégations de mort des membres de la cellule qui montrent, il en découle toutefois que le mot d’ordre actuel de l’armée israélienne consisterait à empêcher le Hezbollah de réaliser sa riposte, tout en évitant qu’il puisse avoir des pertes, au risque de faire perdurer le conflit. Il est clair qu’Israël ne veut pas la guerre!
A la frontière avec le Liban, l’état d’alerte est maximal et de nouveaux renforts militaires ont été dépêchés: systèmes de feu perfectionnés, unités de collecte d’informations et forces spéciales.
Or ce déploiement massif des moyens militaires n’a pas empêché les faux diagnostics et les bavures.
Dans la nuit de mardi à mercredi, l’armée israélienne s’est de nouveau trompée en faisant état de mouvements suspects à proximité de la barrière frontalière avec le Liban. Demandant aux habitants de la colonie de Metulla de ne pas quitter leurs maisons, ses soldats se sont mis à tirer dans l’air, par crainte d’une opération d’infiltration. Ils ont inspecté tout au long de la ligne frontalière à hauteur de Ras Naqoura pendant plus d’une heure.
Sans tarder, elle s’est rétractée en assurant qu’il s’agissait d’une fausse alerte.
Source: Divers