Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a promis, mercredi 15 juillet, d’imposer de nouvelles sanctions aux partenaires du projet de gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne, soutenu par les Européens.
« Ce à quoi nous nous attendons, c’est que ceux qui participeront à ce projet seront soumis à un examen pour d’éventuelles sanctions », a déclaré le secrétaire d’Etat américain au cours d’une conférence de presse, citée par l’AFP.
«Sortez immédiatement [des projets, ndlr] ou il y aura des conséquences», a ajouté le secrétaire d’État.
Le président américain Donald Trump a promulgué fin décembre une loi imposant des sanctions contre les entreprises associées à la construction de Nord Stream 2, estimant que cet ouvrage allait accroître la dépendance des Européens au gaz russe et ainsi renforcer l’influence de Moscou.
Ces sanctions ont été dénoncées avec force par Berlin, principal bénéficiaire de Nord Stream 2, et par l’Union européenne, qui dénoncent une « ingérence » américaine dans les affaires européennes.
- Pompeo a annoncé mercredi que ce projet tombait désormais sous le coup d’une loi adoptée en 2017 par le Congrès, quasiment à l’unanimité, pour « contrer les adversaires de l’Amérique à travers les sanctions » (Caatsa).
Réaction russe
En réaction, la société Nord Stream 2 AG, opérateur du gazoduc éponyme, a indiqué à Sputnik qu’elle était au courant des nouvelles recommandations concernant la loi Caatsa annoncées par Pompeo.
«Les entreprises énergétiques d’Autriche, d’Allemagne, de France et des Pays-Bas se sont engagées à investir près d’un milliard d’euros dans le projet, et plus de 1.000 entreprises de 25 pays se sont pleinement engagées à l’achever. Les efforts qui entravent cet important travail reflètent un mépris manifeste pour les intérêts des ménages et des industries européens, qui paieront des milliards de plus pour le gaz si le pipeline n’est pas construit», a déclaré l’opérateur.
À son tour, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé le fait que Washington avait recours à «des pressions politiques pour une concurrence déloyale» ce qui selon elle, témoigne de «la faiblesse du système américain».
Le projet de gazoduc de Nord Stream 2, qui a coûté pour l’instant 9,5 milliards d’euros, est financé à moitié par le géant pétrolier russe Gazprom et à moitié par des sociétés européennes: les Allemands Wintershall et Uniper, l’Anglo-Néerlandais Shell, le Français Engie et l’Autrichien OMV.
Quasiment achevé, il doit permettre de doubler le volume des livraisons directes de gaz naturel russe vers l’Europe occidentale, en passant sous la mer Baltique pour arriver en Allemagne.
Le président russe Vladimir Poutine a dit espérer que le gazoduc serait achevé au plus tard début 2021, ce qui représente un retard d’un an, la mise en service initiale ayant été prévue fin 2019 ou début 2020.