Le ministère de la Défense et les forces armées du Brésil ont exprimé, lundi 13 juillet, leur indignation devant les propos d’un juge selon lequel l’armée, par sa gestion de la pandémie de coronavirus, « s’associe à un génocide ».
« Des commentaires de cette nature, totalement éloignés des faits, suscitent l’indignation. Il s’agit d’une accusation grave, infondée, irresponsable et par dessus tout légère », déclare un communiqué signé par le ministre de la Défense Fernando Azevedo e Silva et par les chefs de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air.
Le ministère de la Défense annonce qu’il va porter l’affaire devant le parquet afin qu’il prenne « les mesures appropriées ».
Dans le cadre de la pandémie, les forces armées « sont au contraire complètement engagées dans la préservation des vies », a assuré le ministère de la Défense.
Les propos controversés ont été prononcés samedi dernier par un juge de la Cour suprême du Brésil, Gilmar Mendes, au cours d’un débat organisé par une revue brésilienne.
Le juge Mendes a déploré le « vide » qui règne selon lui au ministère de la Santé, actuellement dirigé par intérim par un militaire, le général Eduardo Pazuello.
Et il a poursuivi: « Il faut le dire clairement: l’armée s’associe à un génocide, ce n’est pas raisonnable. Il faut mettre fin à ça ».
Le vice-président brésilien, le général Hamilton Mourao, a lui aussi fustigé ces propos, estimant que le juge avait « dépassé les limites de la critique ».
Le général Pazuello a remplacé à la tête du ministère de la Santé Nelson Teich, qui avait démissionné en raison de divergences de vues avec le président Jair Bolsonaro sur la manière de traiter la pandémie au Brésil, deuxième pays après les Etats-Unis en termes de contaminations et de décès liés au Covid-19.
Teich avait lui-même succédé à Luiz Henrique Mandetta, limogé par M. Bolsonaro pour avoir soutenu les mesures de quarantaine mises en oeuvre par plusieurs Etats brésiliens, contre l’avis du président, et pour avoir critiqué l’usage de l’hydroxychloroquine, un médicament controversé défendu par M. Bolsonaro.
Source: Avec AFP