Le Hezbollah a demandé aux forces de sécurité et militaires d’œuvrer pour ouvrir les autoroutes fermées par les manifestants tout en respectant le droit aux rassemblements et aux manifestations.
« Ce cri de la faim réel ne devrait pas se muter en agression contre les autres, en jetant des pierres sur les voitures, comme cela s’est passé aujourd’hui», a dit le député du bloc Fidélité à la résistance Hassan Zeineddine, le vendredi 26 juin.
Ce jour-là, quelques dizaines de jeunes libanais originaires d’Iqlim al-Kharroub et de Saadiyate ont bloqué l’autoroute internationale qui relie la capitale libanaise au sud du Liban, à la hauteur de la centrale électrique de Jiyyeh. Des milliers de routiers sont restés bloqués dans leurs voitures pendant 7 heures, sous un soleil torride, sans que les forces de sécurité ne bronchent. Ils ont fait l’objet de tirs de pierre qui ont touché leurs voitures et des soldats libanais. Il y a eu des blessés parmi eux. Le syrien Ziad Naal, (né en 1967) y est décédé des suites d’une crise cardiaque.
« La façon dont se comportent les protestataires avec les citoyens montrent qu’ils ne font pas partie d’eux », a-t-il affirmé M. Zeineddine.
Et le député du Hezbollah de poursuivre : « ce cri devrait être adressé aux corrompus qui ont pille le pays et l’ont amené à ce stade-ci, et contre ceux qui ont conspiré contre notre monnaie nationale, et contre la politique de famine et de sabotage dirigée par l’administration américaine contre notre économie nationale selon les présages de son secrétaire d’état Pompeo qui s’en est pris ouvertement au Liban et à sa souveraineté ».
Des rassemblements louches
Avec l’effondrement économique du Liban, dû à la mauvaise gestion des gouvernements libanais qui se sont succédés depuis la fin de la guerre civile, et avec la perte en vitesse de la valeur de la livre libanaise qui est passée face au dollar américain de 1.500 à près de 7.000 en six mois, des manifestations ont éclaté partout au Liban.
Mais ces derniers temps, ces rassemblements semblent prendre une nouvelle tournure plutôt louche.
Comme ce qui s’est passé le vendredi 26 juin lorsque des jeunes ont fermé l’autoroute qui relie le sud du Liban à la capitale. Surtout qu’il est question que des services de renseignements étrangers sont entrés en action au Liban pour y saboter la sécurité.
Des sources sécuritaires ont assuré pour le journal al-Akhbar que «les groupes qui ont été les premiers à bloquer l’autoroute sont ceux qui tournent dans la sphère du courant du Futur et certaines jeunes du cheikh Ahmad al-Assir », ce religieux takfiriste condamné pour atteinte à la sécurité de l’état et pour actes terroristes. Par la suite, des jeunes, irrités par les niveaux atteints par le dollar par rapport à la livre, les ont suivis, poursuivent- ces sources.
Semer le chaos
Lors d’une interview avec la télévision al-Manar, le ministre de l’intérieur Mohamad Fahmi a révélé « qu’il y une ingérence et un soutien financier étrangers aux actions de violence » qui ont emmaillé les mouvements de protestation ces derniers temps. Assuranr qu’un service de sécurité étranger s’attelle pour semer le chaos au Liban
Le ministre évoquait en particulier les évènements qui avaient eu lieu dans le centre-ville de Beyrouth le 11 juin dernier, lorsque des jeunes incontrôlables ont lancé des slogans sectaires qui offensent les sentiments religieux. Il s’est avéré qu’ils ont été payés pour le faire, par des milieux proches de Bahaeddine al-Hariri, le frère de l’ex-Premier ministre Saad Hariri.
Confrontation sectaire
Les observateurs ont surtout constaté que les endroits où les blocages des routes ont lieu montrent qu’ils répondent à l’ordre de faire glisser les choses vers une confrontation sectaire au Liban. Ils citent en plus de l’autoroute du sud celle de la Békaa.
« Il y a manifestement une directive claire chez ces forces soutenues par l’étranger d’exploiter l’état d’effervescence populaire pour divertir l’armé et provoquer le Hezbollah sur le littoral et dans la Békaa », ont fait remarquer les sources d’al-Akhbar.
Ingérence insolente de l’ambassadrice
A cela s’ajoutent les ingérences insolentes des Etats-Unis dans les affaires internes du Liban, par la voix de leur ambassadrice Dorothy Shea, qui ne cesse de mettre de l’huile sur le feu.
Le vendredi, lors d’une interview avec la télévision saoudienne al-Hadath, elle a accusé le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah de menacer la sécurité du Liban, et le Hezbollah d’être derrière la crise actuelle au Liban.
Ces ingérences sont devenues telles que le juge pour les affaires courantes de Tyr, Mohamad Mazeh a décrété une résolution interdisant aux médias libanais d’interviewer la diplomate américaine. Une mesure qui risque de ne pas être respectée. La télévision libanaise LBC a été la première à la contester, sous prétexte de la liberté d’expression.
Mais c’est la première fois qu’un juge ose une telle décision. Surtout concernant un représentant de la diplomatie occidentale. Depuis le 19ème siècle, les ingérences des consulats européens dans les affaires libanaises sont tellement chose courante qu’il ne vient à l’esprit de personne de les contester!
Source: Divers