Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a accusé mardi certains adversaires politiques de créer et de propager de fausses informations au sujet d’attentats fictifs dans Bagdad pour saper son autorité.
« Certains partis ont tendance à dramatiser (…). J’ai toujours dit qu’un seul martyr est un martyr de trop mais semer la panique chez les gens, ça s’appelle une cinquième colonne », s’est échauffé M. Abadi lors d’une conférence de presse.
La pratique qu’il entend dénoncer consiste à fabriquer de toutes pièces des informations relatives à des attentats (nombre de morts et de blessés, lieu, mode opératoire…) qui n’ont en fait jamais eu lieu et de les transmettre aux journalistes. Le tout, selon lui, pour « semer la panique » et être en mesure de dénigrer sa politique sécuritaire.
Les attentats à la bombe et les attentats suicide sont très fréquents en Irak. Ils sont généralement revendiqués par les extrémistes wahhabites du groupe Daesh (Etat islamique-EI).
Lundi, alors que le président français François Hollande était en visite dans le pays, un attentat suicide à la voiture piégée revendiqué par l’EI a tué au moins 35 personnes à Sadr City, un quartier chiite du nord-est de Bagdad. Ces informations ont été confirmées, à l’AFP notamment, par des sources policières.
Mais plus tard dans la journée, certains médias locaux se sont fait l’écho d’autres attentats qui n’avaient en fait pas eu lieu. D’après M. Abadi, ces informations ont été inventées puis transmises aux médias.
« Regardez la série d’attentats dans Bagdad sur lesquels les médias ont écrit » lundi, a-t-il dit.
« Vous êtes journalistes! Allez donc sur les lieux de ces soi-disant attentats. Y avait-il des victimes? De vraies bombes? De nombreux martyrs? », a-t-il lancé pendant la conférence de presse.
Depuis qu’il a accédé au pouvoir en 2014, Haider al-Abadi subit la fronde constante d’élus de son propre camp. Dans sa diatribe, il n’a toutefois pas nommé ceux qu’il pense être responsables de ces agissements.
« Ces groupes sont parmi nous, certains ont un problème avec le Premier ministre. Qu’ils règlent leurs problèmes avec le Premier ministre, mais pas de cette façon, en effrayant les gens », s’est insurgé M. Abadi.
« Se servir du sang des innocents à des fins politiques, c’est indécent »‘, a-t-il conclu.
Source: Avec AFP