Des combats ont éclaté le lundi 11 mai dans le sud du Yémen entre les séparatistes soutenus par les Emirats arabes unis et des forces alliées au gouvernement contesté d’Abed Rabbo Mansour Hadi, soutenu par l’Arabie saoudite, lorsque ces dernières ont tenté de reprendre Zinjibar, la capitale de la province d’Abyane, selon les séparatistes.
Selon l’AFP, ces combats sont les premiers affrontements militaires significatifs depuis que les séparatistes du Sud ont proclamé le 26 avril l’autonomie de leur région après l’échec d’un accord de paix avec le Hadi , qui prévoyait le partage du pouvoir entre les deux parties.
D’après un responsable militaire des combattants séparatistes, Nabil al-Hanachi, des forces appartenant à l’aile armée du parti des Frères musulmans Al-Islah –allié au régime de Hadi– ont lancé une opération pour reprendre Zinjibar, le chef-lieu de la province d’Abyane, dans le sud du Yémen.
Les séparatistes ont réussi à stopper leur avance en faisant de « nombreux tués » et prisonniers dans les rangs progouvernementaux, a assuré à l’AFP M. Hanachi. Aucun bilan précis n’était disponible.
Des images tournées par l’AFP aux alentours de Zinjibar montrent un véhicule blindé en feu et des combattants séparatistes célébrant « la victoire » sur les forces pro Hadi.
Depuis 2014, la guerre au Yémen oppose ces forces à l’organisation Ansarullah qui conteste la légitimité du gouvernement qu’il dirige et qui est soutenu par l’Arabie saoudite et les acteurs internationaux. Les Houthis contrôlent le nord du pays, dont la capitale Sanaa.
Ils ont réalisé ces dernières semaines des avancées importantes dans la province d’al-Jawf, s’approchant de la région stratégique de Ma’reb.
Or le camp anti-Houthis est traversé par de profondes divisions entre le gouvernement Hadi exilé à Riyad et un mouvement séparatiste exigeant l’autonomie du Sud du Yémen, le Conseil de transition du sud (STC).
L’accord qui avait été signé entre les deux protagonistes le 5 novembre à Riyad, après la prise de contrôle par les séparatistes d’Aden, la deuxième ville du pays, située dans le sud et non loin de Zinjibar, a toutefois vite été caduc, en raison de la non-application dans les temps de mesures clés, notamment la formation d’un tel gouvernement.
Selon des sources yéménites et saoudiennes, cet accord prévoyait d’intégrer des membres du STC au gouvernement, en contrepartie du retour de celui-ci à Aden.
Selon des ONG, des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, sont mortes depuis 2014 au Yémen, pays qui subit la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations unies.
Source: Avec AFP