Washington regarde d’un mauvais œil l’évolution des relations commerciales entre Israël son allié presque inconditionnel et la Chine, sa rivale économique la plus sérieuse, promu au rang d’ennemi public numéro un avec la pandémie du coronavirus et qui a toutes les chances de lui rafler son premier rang économique.
Depuis 2015, les transactions et les échanges économiques entre les deux parties ont connu une hausse importante. La Chine est devenue le troisième partenaire commercial d’Israël, avec des échanges estimés à plus de 11 milliards de dollars.
Récemment, en pleine pandémie, Pékin a veillé à fournir aux Israéliens une cargaison de masques et d’équipements médicaux destinés à lutter contre le Covid-19.
A plusieurs reprises, les Américains ont explicitement exprimé leur répréhension. Entre autres sur l’accord conclu entre Pékin et Tel Aviv, pour construire la plus grande usine du monde de désalinisation de l’eau de mer, destinée à couvrir 25% des besoins israéliens en eau potable.
Mais aussi sur la concession à la Chine du port de Haïfa, qui a été critiquée par la Commission de défense et de sécurité au sein du Sénat américain. D’autant que Washington y accoste sa sixième flotte.
Selon des sources israéliennes, les Chinois sont très intéressés par les start-ups et les innovations israéliennes dans le domaine de la high tech. Des sociétés de télécommunications chinoises ambitionnent d’édifier des sociétés de mobiles en Israël.
Après s’être contentés d’interdire les transactions militaires, les Américains ne supportent plus les autres échanges.
Le mois d’avril dernier, le président américain Donald Trump a mis en garde le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que la consolidation des liens commerciaux israéliens avec les Chinois porteront un préjudice à la coopération sécuritaire entre les USA et Israël.
Cette mise en garde est d’autant plus sérieuse que le prestige des États-Unis est écorné par la crise du nouveau coronavirus. Manifestement débordés par cette pandémie depuis qu’ils sont devenus de loin ses premières victimes, leur animosité à l’encontre de la Chine, son foyer initial qui en est sortie avec le minimum de pertes, a pris des proportions gravissimes.
Dans la confrontation qu’ils veulent lui livrer, les Israéliens auront donc à choisir entre les opportunités économiques que leur procurent leurs liens avec la Chine, dont les investissements et le marché chinois énormes, et la préservation de la coopération sécuritaire que leur offrent leurs liens privilégiés avec les Etats-Unis.
Jusqu’à présent, ils ont pu jongler entre les deux. Parfois ils en ont tiré profit par des concessions des Américains.
Pour ces derniers, ce qui était permis avant Covid-19 ne devrait plus l’être après.
Source: Divers