Le gouvernement allemand a annoncé, ce jeudi 30 avril, l’interdiction totale sur son territoire des activités du mouvement de la résistance libanaise Hezbollah, réclamée avec vigueur par les Etats-Unis et ‘Israël’, et ordonné des perquisitions dans plusieurs mosquées.
Pour justifier la soumission de son pays aux pressions israélo-US, le ministre allemand de l’Intérieur a prétendu que « le Hezbollah est une organisation terroriste qui a commis un grand nombre d’attentats et d’enlèvements dans le monde ».
Une allusion aux opérations de la résistance libanaise contre les forces d’occupation israéliennes qui occupaient le sud du Liban avant leur retrait humiliant en l’an 2000.
Le Hezbollah « remet en question le droit à l’existence d’Israël et appelle souvent à sa destruction par la violence », a-t-il encore dit.
« Depuis l’aube plusieurs actions de police sont menées dans diverses régions », contre des établissements religieux libanais, a pour sa part annoncé l’un de ses porte-parole, Steve Alter, sur Twitter.
Il s’agit notamment de la mosquée Al-Irschad à Berlin, a constaté un journaliste de l’AFP, où une quinzaine de véhicules de police étaient stationnés à proximité et où l’on pouvait voir des policiers la tête couverte de cagoules noires entrer et sortir de l’édifice.
Des actions ont aussi été menées à Brême dans le Nord du pays et à Münster ainsi que dans un « centre pour émigrés libanais » à Dortmund dans l’Ouest de l’Allemagne, selon les médias allemands Bild et Spiegel.
Plusieurs centaines de policiers au total ont été mobilisés.
‘Israël’ se félicite
Le ministre israélien des Affaires Etrangères, Israel Katz, s’est sans surprise félicité, estimant qu' »il s’agit d’une décision très importante, d’une étape importante et significative dans la lutte globale conte le terrorisme », selon ses propres termes.
Il a exprimé sa « profonde gratitude » au gouvernement allemand.
« Je suis convaincu que plusieurs gouvernements au Moyen-Orient (…) se félicitent de cette décision », a ajouté le ministre israélien, en exhortant les « autres pays européens » et l’UE à emboîter le pas à l’Allemagne.
L’ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne, également directeur par interim du Renseignement américain, Richard Grenell, a pour sa part « applaudi » l’interdiction et jugé que le « Hezbollah ne peut être autorisé à utiliser l’Europe comme refuge pour soutenir le terrorisme en Syrie et dans tout le Moyen-Orient », selon ses dires.
Le Hezbollah a lutté aux côtés de l’armée syrienne contre les terroristes de Daesh et du front al-Nosra alias Hayate Tahrir al-Cham qui ont été délogés de la majorité de la Syrie.
Dans une déclaration transmise à l’AFP, M. Grenell a aussi « appelé les autres Etats de l’Union européenne à prendre des mesures similaires » et à « interdire le Hezbollah dans son intégralité ».