L’Irak se trouve de nouveau sur le pied de guerre. Les forces américaines dont la présence dans ce pays est désormais contestée semblent vouloir lancer des attaques contre des sites militaires irakiens, et les factions de la résistance se préparent à riposter.
Des sources sécuritaires irakiennes et d’autres en relation avec la Coalition internationale dirigée par les Etats-Unis s’attendent à de prochaines frappes perpétrées par ces dernières contre des positions irakiennes, a révélé le journal libanais al-Akhbar.
La semaine passée, le quotidien américain New York Times a laissé fuiter une décision prise par l’administration américaine selon laquelle celle-ci est décidée à éliminer les factions irakiennes qui contestent la présence de ses forces en Irak.
Il s’agit surtout des groupes qui forment le Hachd al-Chaabi, la coalition de forces populaires qui combattent Daech à l’appel de la Marjiiyat, la référence religieuse, avec l’aide de l’Iran. Ils ont été intégrés à l’armée irakienne.
Selon al-Akhbar, les forces d’occupation américaines pourraient dans les prochaines heures bombarder la force balistique de l’organisation Badr, des brigades Assaeb ahl-AlHaq, du mouvement al-Noujaba et des brigades Hezbollah d’Irak.
Le nombre de ces cibles s’élèverait à dix et elles sont disséminées dans les provinces de l’est et du centre irakien.
Les Américains auraient informé certains responsables militaires irakiens du timing de ces frappes, indique al-Akhbar. Mais ils ont refusé de faire de même avec le Premier ministre sortant Adel Abdel Mahdi. Raison pour laquelle il a publié le lundi un communiqué ferme, aussi bien contre les factions irakiennes que contre les forces américaines.
«Les actions illégales et irresponsables que certains effectuent en visant des bases militaires irakiennes et les forces étrangères violent la souveraineté de l’Irak et portent atteinte à l’Etat, au gouvernement et au peuple », a-t-il dit aux premiers.
S’adressant aux troupes étrangères, en l’occurrence américaines, il condamné le survol d’avion non autorisé à proximité de zones militaires à Spiker, au camp des Chouhadas a Tozkhoramto , dans l’aéroport Haliwat , le camp Achraf, al-Mansouriyah et autres », des zones de déploiement des forces du Hachd, mettant en garde contre « des actes de guerre de représailles non autorisés et condamnables ».
Ce traitement de faveur américain à l’avantage de certains chefs militaires irakiens a fait craindre chez les factions irakiennes de résistance des velléités américaines de provoquer un coup d’état militaire américain dans leur pays. Comme l’a indiqué le lundi le porte-parole des brigades Hezbollah d’Irak, Mohamad Mohie.
« Les Etats-Unis tentent de viser les brigades Hezbollah d’Irak et les autres factions. Nous avons les moyens d’affronter les forces américaines. Le peuple irakien et les factions de résistance sont plus forts que dans le passé et peuvent affronter l’occupation américaine. Nous sommes pleinement conscients de plans américains aussi bien en Irak qu’ailleurs pour frapper les factions de la résistance », a-t-il assuré le lundi 30 mars, lors d’un entretien avec la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam.
Au lendemain de l’assassinat dans un raid américain du numéro deux du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandes, au côté du chef de la force al-Qods des gardiens de la révolution iranienne le général Qassem Soleimani, plusieurs factions du Hachd et le mouvement Sadr ont réclamé le départ des troupes américaines et de Coalition. Une résolution dans ce sens a été votée par la majorité des députés irakiens et le gouvernement a réclamé dans une lettre adressée à la coalition ce retrait.
Mais les États-Unis ont catégoriquement refusé sous prétexte que certaines parties irakiennes sont hostiles à cette demande. Une coalition de factions s’est alors formée pour lancer des opérations de résistance contre l’occupation américaine.
Alors que leurs troupes font depuis l’objet de tirs de roquettes reguliers qui ont parfois été meurtriers, ils ont procédé à leur redéploiement, les retirant de certaines bases et positions et les concentrant dans deux bases, Aïn al-Assad dans la province d’Al-Anbar et Harir à Erbil dans le Kurdistan irakien.
Selon l’AFP, les États-Unis ont, ces derniers jours, déployé des batteries Patriot antiaériennes dans les deux bases. Sans le consentement de Bagdad.
«Le peuple irakien a le droit de résister contre les Etats-Unis et leurs plans maudits », a affirmé le dirigeant du Hezbollah d’Irak. selon lequel le actions américaines « ne sont pas le fruit du hasard mais une tentative de se repositionner pour réaliser des objectifs voulus par Washington ».
Selon lui l’administration américaine tente entre autre de fuir de l’avant face à la crise du coronavirus qu’elle traverse.
« Donald Trump commence à pressentir qu’il est en train de perdre son deuxième mandat », a-t-il conclu.
Source: Divers