Les économistes de l’ONU ont estimé lundi 9 mars que l’épidémie du nouveau coronavirus pourrait faire perdre au monde entre 1.000 et 2.000 milliards de dollars (entre 877 milliards et 1.772 milliards d’euros) cette année.
Dans une nouvelle étude publiée lundi, la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) assure que l’épidémie du Covid-19, qui perturbe la vie économique et quotidienne dans de nombreux pays, va provoquer une récession dans certains pays et une décélération de la croissance mondiale en dessous de 2,5%, qui est généralement considéré comme le seuil récessionniste pour l’économie mondiale.
«Nous envisageons un ralentissement de l’économie mondiale inférieur à 2% cette année», se traduisant par un manque à gagner d’environ mille milliards de dollars, a déclaré le directeur chargé de la division de la mondialisation et des stratégies de développement de la Cnuced, Richard Kozul-Wright, lors d’une conférence de presse. «La vraie question est de savoir si cette prédiction ne s’avèrera pas quelque peu optimiste», a-t-il dit, ajoutant que le scénario dramatique prévoit un manque à gagner allant jusqu’à deux mille milliards de dollars.
Perte de confiance des consommateurs et des investisseurs, ralentissement de la demande globale, hausse de l’endettement, anxiété des marchés… sont autant de nuages qui assombrissent les perspectives de l’économie mondiale et qui pourraient aboutir à un scénario catastrophe, avec une «insolvabilité généralisée» et un «effondrement de la valeur des actifs», prévient la Cnuced. Dans ce scénario dramatique, les économies les plus touchées seront les pays exportateurs de pétrole et d’autres matières premières, ainsi que ceux qui ont des liens commerciaux étroits avec les économies initialement touchées, selon les économistes de l’ONU. La durée et l’amplitude de la crise dépendra de la propagation du virus, du temps nécessaire pour trouver un vaccin, de l’anxiété de la population et des mesures prises pour atténuer les effets de l’épidémie sur l’économie et la santé, selon l’étude.
Jugeant que les banques centrales ne sont pas en mesure de résoudre seules cette crise, la Cnuced réclame une réponse internationale coordonnée du G20 avec des «dépenses budgétaires agressives» et «des investissements publics importants», pour compenser la baisse de la consommation et des investissements des entreprises.
«Les gouvernements doivent dépenser pour éviter (…) un scénario apocalyptique où l’économie mondiale ne croîtrait que de 0,5% cette année», se traduisant par un manque à gagner de 2.000 milliards de dollars pour l’économie mondiale, a affirmé Richard Kozul-Wright.
Source: Sputnik