Une source militaire syrienne a démenti les informations des agences occidentales selon lesquelles les groupes terroristes ont repris la ville de Saraqeb située à l’est de la province d’Idleb.
« Les forces de l’armée syrienne ont repoussé des attaques contre les groupes armés contre la ville de Saraqeb », qui a été conquise par l’armée le 8 février dernier, a assuré cette source dans un entretien avec l’agence russe Sputnik. Démentant ainsi les rapports des agences de presse qui ont prétendu que les « jihadistes et les rebelles ont repris jeudi aux forces du régime cette ville stratégique ».
« La totalité de la ville est encore sous le contrôle de l’armée syrienne », a assuré la source sous le couvert de l’anonymat, indiquant que l’armée syrienne poursuit ses travaux de déminage de la ville pour revenir à la normale.
Le correspondant de la télévision libanaise al-Mayadeen a lui aussi avancé une version proche de cette source, assurant que « les factions pro turques ont lancé une offensive sur plusieurs fronts sur l’axe de Saraqeb mais elles ont été repoussées par l’armée syrienne ».
Pour sa part, l’agence Sana a fait état de combats violents entre l’armée syrienne et les groupes armés de la coalition de milices jihadistes takfiristes Hayat Tahrir al-Cham, qui ont tenté d’avancer en direction de Saraqeb. Elle a évoqué une bataille dans laquelle ont été investis « des dizaines de kamikazes et de véhicules piégés soutenus par un pilonnage de l’artillerie intensif de la part des forces turques ».
Située à l’Est de la province d’Idleb, cette ville requiert son importance du fait qu’elle se trouve à la jonction de deux autoroutes principales que le pouvoir syrien veut contrôler et sécuriser : la M5 qui relie Damas à Alep et la M4 qui relie Alep à Lattaquié, à l’ouest du pays.
60 villages conquis en 3 jours
Mais le gros de la bataille se situe dans le sud de la province d’Idleb, où l’armée syrienne poursuit sa progression en direction de la province nord-ouest de Hama.
En libérant ces dernières heures 11 villages, elle contrôle désormais 70% de la surface de cette région, ce qui lui permettra de sécuriser la province nord-ouest de Hama.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale, dont le siège se trouve à Londres, quelques 60 villages et localités ont été conquis durant ces trois derniers jours par les forces gouvernementales dans les régions sud d’Idleb et le gouvernorat avoisinant de Hama.
Ce jeudi, l’armée syrienne s’est approché de la montagne Chahchabo située au nord-ouest de Hama, à mi-chemin entre la montagne Zawiya, dont une grande partie a été conquise le mercredi 26 février et la vallée d’al-Ghab à Hama.
Dans cette région montagneuse, les combats sont d’une violence inouïe car les groupes terroristes se cachent dans ses cavernes nombreuses.
Prochaine bataille avec les ouïghours
Dernières évolutions selon al-Mayadeen Tv, les forces gouvernementales ont conquis une trentaine de villages situés entre les deux montagnes et sont sur le point d’encercler le mont Chahchabo , où se trouve une position turque.
En sécurisant cette région, l’armée doit pouvoir ouvrir une brèche en direction de l’autoroute internationale Alep-Lattaquié et vers Jisr al-Choughour et Ariha.
« Le régime contrôle tout le sud de la province d’Idleb, de Maaret al-Noomane jusqu’au sud de Jisr al-Choughour », a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
« Cette progression rapproche le régime de Jisr al-Choughour, mais aussi d’une reconquête de tous les territoires rebelles de Hama », selon lui.
Néanmoins pour des experts, rapporte l’AFP, la bataille de Jisr al-Choughour risque de s’avérer ardue pour le régime.
La ville est dominée par les jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP), dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine.
Source: Divers