La justice française a rejeté vendredi un recours contre la venue d’un cargo saoudien qui avait fait escale la veille à Cherbourg (nord-ouest) et que des associations soupçonnent d’avoir chargé des armes, a annoncé mardi le tribunal administratif de Paris.
L’association requérante Action sécurité éthique républicaine (Aser) demandait « l’annulation des autorisations douanières de sortie et de transit de matériel de guerre (…) du cargo saoudien +Bahri Yanbu+ », qui a fait escale jeudi à Cherbourg et « à destination de l’Arabie Saoudite », selon le jugement du TA.
Estimant, selon un communiqué de presse, que le transit de ce bateau constituait une « violation manifeste des engagements internationaux de la France », l’Aser réclamait, selon le jugement, que cessent « les atteintes graves et manifestement illégales portées au droit de la vie des populations yéménites ».
Mais l’association requérante « n’apporte aucun élément suffisamment précis et circonstancié » et ne démontre pas, selon la juge « la situation d’urgence imminente ».
En provenance d’Allemagne, puis d’Angleterre qu’il a quittée mercredi peu avant minuit, le cargo saoudien Bahri Yanbu a accosté jeudi 6 février vers 16 h 30 à Cherbourg.
Le cargo était arrivé vers 16H00 GMT jeudi à Cherbourg avant de repartir vers 21H30 GMT, avaient constaté des correspondants de l’AFP sur place. Selon des associations qui dénonçaient cette escale, le « Bahri Yanbu » avait entre-temps effectué son chargement: notamment des véhicules blindés légers.
« L’Arabie Saoudite livre une guerre sans merci au peuple yéménite, perpétrant des atrocités sans nom contre un peuple sans défense. Nous ne pouvons accepter que le port de Cherbourg puisse servir ce conflit, au nom des intérêts particuliers des marchands d’armes et de leurs clients », avaient dénoncé 19 organisations dans un communiqué.
« La France fait partie des cinq premiers pays +vendeurs d’armes+ », dénonce ce communiqué signé notamment par le Parti socialiste, le parti de gauche radicale La France insoumise ou le mouvement écologiste EELV.
Selon diverses organisations humanitaires, la guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts, essentiellement des civils.
Depuis plus de cinq ans, le Yémen est ravagé par un conflit qui a provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU. Il oppose l’organisation houthie Ansarullah et des unités de l’armée yéménite à d’autres unités de l’armée et des milices de mercenaires, appuyées par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite et armée par les puissances occidentales.
Source: Avec AFP
