Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a affirmé que « Washington a prouvé à tous les pays arabes qu’il est plus sioniste que l’entité sioniste ».
Dans une interview exclusive avec la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen, M.Zarif a souligné que « Trump a prouvé qu’il aspire plus à ce que les sionistes ont aspiré à travers l’histoire. »
D’autre part, le ministre iranien des Affaires étrangères s’est surtout attardé sur l’ex-chef de l’unité al-Quds le général Qassem Soleimani, tué le 3 janvier dernier dans un raid amériain aux alentours de l’aéroport de Bagdad, ainsi que le numéro deux du hachd al-Chaabi Abou Mahdi al-Mohandes et 8 iraniens et irakiens.
« C’était une personne très humble et très courageuse . Le martyr Soleimani se préoccupait de la vie des civils sans défense, de celle de ses compagnons , au point qu’il suspendait ses plans militaires pour préserver la vie des civils ».
Il a poursuivi: « ce martyr était un leader stratégique et en tant que personnage politique, il était modéré et rationnel. Par son martyre, notre région a perdu un véritable soldat pour la paix ».
Selon M. Zarif, le commandant Soleimani, avait un respect particulier pour le peuple libanais et pour son éminence, sayyed Hassan Nasrallah.
Il a ajouté: « pendant de nombreuses étapes en Afghanistan et en Irak, j’avais l’habitude de consulter personnellement l’équipe de Soleimani. De même, il connaissait bien l’Europe et l’Amérique mais je ne me souviens pas qu’il s’est rendu là-bas ».
Au sujet de son rôle en Afghanistan, Zarif a souligné que « sans le martyr Soleimani, le gouvernement afghan n’aurait pas été formé en 2001, ajoutant que « dans la crise afghane, nous avons collaboré ensemble, coordonnant la diplomatie et la capacité sur le terrain pour y établir la paix ».
M. Zarif a révélé que « les efforts du martyr Soleimani ont contribué au succès des négociations afghanes de Bonn, qui nous ont permis de parvenir à un accord ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères a évoqué le rôle du martyr Soleimani en Irak, expliquant qu' »il dirigeait non seulement la guerre contre Daech, mais contribuait également à la coordination entre les différents protagonistes » dans ce pays.
D’après lui , le martyr Soleimani se distinguait par sa capacité « à rassembler des factions disparates et à rapprocher les points de vue ».
M. Zarif s’est interrogé : »quiconque accuse le martyr Soleimani de sectarisme, comment peut-il expliquer son soutien aux Kurdes contre Daech? Quiconque l’accuse de sectarisme, comment pourrait-il expliquer son soutien à la résistance palestinienne? »
Il a rappelé que lorsqu’Erbil était sur le point de tomber entre les mains de Daech, le martyr Soleimani s’est dépêché de se tenir aux côtés de la région du Kurdistan.
M. Zarif a considéré que « le rôle éminent du martyr Soleimani aux côtés des Syriens et des Irakiens avait contribué à la défaite de Daech, d’ailleurs le martyr Soleimani affirmait en permanence que c’est la résistance et le courage des Irakiens et des Syriens qui a vaincu Daech ».
Et de poursuivre : « au cours de nos réunions hebdomadaires, j’ai ressenti qu’il possédait un sentiment humble et une conscience profonde. Il était au-dessus des courants politiques. Je n’ai jamais rencontré de ma vie une personnalité aussi humaine, aussi digne, aussi vraie, et aussi intelligente. Je l’appréciais beaucoup ».
« Le chef Soleimani n’avait pas peur du martyre. Il le recherchait, mais à travers une action rationnelle et logique », a-t-il indiqué.
M. Zarif a qualifié « l’heure où il a reçu la nouvelle du martyre du général Soleimani et du chef du Hachd al-chaabi Abou Mahdi Al-Muhandes, comme l’une des « heures les plus amères de sa vie ».
Il a estimé que « le martyr du commandant Soleimani a essuyé la poussière et la rouille dues aux conflits internes vides », notant que « nous ne nous attendions pas à cette participation massive aux funérailles du martyr Soleimani, qui est vraiment sans précédent dans l’histoire ».
« Personne ne pouvait s’imaginer la quantité d’amour que les peuples de la région lui vouaient », a-t-il soutenu.
Selon M.Zarif, « le martyr de Soleimani sera plus dangereux que le commandant Soleimani de son vivant », soulignant que « l’action prise par Trump est du terrorisme d’État ».
Et il a estimé que « les États-Unis ont prouvé leur lâcheté, à tel point qu’ils craignent affronter un commandant militaire sur le front de bataille ».
C’est pour cela que « Washington l’a assassiné de manière terroriste et lâche », a-t-il jugé.
Il a noté: « Le martyr Soleimani a pu, avec son martyr, dévoiler la vérité des États-Unis aux peuples de la région, soulignant qu' »aucune personne sensée n’aurait agi comme Trump l’a fait parce qu’un tel acte a signé la fin de la présence de ses forces dans la région ».
« Certains prétendent que l’Iran mène des guerres par procuration dans la région », se demandant quelles opérations par procuration pourraient amener des millions de personnes dans plusieurs pays à rendre hommage au martyr Soleimani?, a-t-il affirmé.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a promis de poursuivre en justice Trump pour terrorisme économique et culturel et terrorisme d’État, soulignant qu’il « a eu une réunion avec un groupe de juristes internationaux à cet égard et a coopéré avec les tribunaux internes ».
Source: Traduit du site alAlam