Si la Russie poursuit ses efforts pour terminer la construction du gazoduc Nord Stream 2, Washington adoptera de nouvelles sanctions contre ce projet, selon le journal allemand Handelsblatt.
Le Congrès américain peut adopter dès février ou mars un nouveau train de sanctions contre le gazoduc presque achevé Nord Stream 2, si Moscou essaie de poser les tubes restants, annonce ce mardi 4 février le quotidien allemand Handelsblatt qui se réfère à des sources diplomatiques à Washington.
Selon le journal, les nouvelles sanctions pourraient viser les investisseurs européens du projet ou les sociétés qui souhaitent acheter du gaz de ce pipeline.
«Nous savons que les Américains sont fermement opposés au projet de Nord Stream 2», a notamment indiqué un représentant de la société allemande Uniper qui participe au financement du projet.
Il a toutefois refusé de spéculer sur la préparation de nouvelles mesures restrictives par les États-Unis, notant que sa compagnie suivait l’évolution des événements.
«Nous faisons tout pour que le projet Nord Stream 2 puisse être mené à bien. L’Allemagne et l’UE ne peuvent pas laisser Washington leur dicter la politique énergétique à suivre», a déclaré Bernd Westphal, porte-parole du groupe parlementaire du SPD au Bundestag pour la politique économique, cité par Handelsblatt.
Sanctions US contre le Nord Stream 2
Le Congrès américain a adopté des sanctions contre le Nord Stream 2 lors du vote mi-décembre du budget Défense pour l’année fiscale 2020. Le groupe suisse Allseas, qui participait à la pose des tubes en mer Baltique, a été contraint de rappeler ses bateaux en raison des restrictions de Washington.
Vladimir Poutine a toutefois déclaré que le gazoduc serait mis en service au premier trimestre 2021, au plus tard, et que la Russie terminerait la réalisation du projet seule, sans partenaires étrangers.
Un nouveau gazoduc sous la mer Baltique
Nord Stream 2 est le nom d’un gazoduc long de 1.230 km qui doit relier le littoral russe à l’Allemagne au fond de la mer Baltique. Ses deux conduites doivent passer par les eaux territoriales et les zones économiques exclusives de la Finlande, de la Suède et du Danemark.
Selon le site officiel du projet, le Nord Stream 2, qui aura une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes par an, acheminera du gaz du gisement de Bovanenkovo (sur la péninsule russe de Yamal), l’un des plus grands du monde.
Le projet est financé par le groupe russe Gazprom (à 50%, soit 4,75 milliards d’euros), en coopération avec les sociétés européennes Engie, OMV, Royal Dutch Shell, Uniper et Wintershall qui investissent environ 950 millions d’euros chacun.
Nord Stream 2 a presque les mêmes longueur et capacité que le premier gazoduc Nord Stream qui passe aussi sur le fond de la mer Baltique entre la Russie et l’Allemagne. Ce pipeline de gaz est en service depuis novembre 2011.
Source: Sputnik