L’ex sous-secrétaire d’Etat américain Jeffrey Feltman a qualifié le nouveau gouvernement libanais comme étant « le plus proche de la Syrie, de l’Iran et du Hezbollah depuis le gouvernement de Omar Karamé en 2005 », lors d’un entretien avec la chaine de télévision américaine arabophone al-Hourra, le samedi 25 janvier.
Le nouveau cabinet libanais présidé par Hassan Diab a été formé la semaine passée,à peu près deux mois après la démission du Premier ministre Saad Hariri, survenue sur fond de tensions politiques et de crise économique aigue, pointée par des manifestations qui ont éclaté le 17 octobre dernier. Son gouvernement de 20 ministres est entièrement formé de technocrates.
Washington est accusé par différentes protagonistes libanais de s’immiscer dans les affaires internes libanaises, en exploitant la crise au Liban, via certaines organisations non gouvernementales qui s’infiltrent dans les rassemblements libanais organisés à l’origine pour protester contre la corruption qui mine les institutions étatiques.
« Je ne recommande pas (au gouvernement américain, ndlr) de couper les relations avec le Liban. Il est primordial que nous observions ce que fait ce gouvernement. Comment il va répondre aux revendications des protestataires et traiter avec les questions économiques », a-t-il ajouté.
Cet ancien ambassadeur des USA au Liban entre 2004 et 2008 a insisté sur le fait qu’il n’est pas partisan de l’interruption des relations avec le Liban, de leur suspension, ou de couper l’aide au Liban au préalable.
« Il y a un peuple libanais qui regarde vers le monde extérieur et perçoit l’Occident comme étant une partie de la réalisation de ses ambitions. Nous devons rester ses partenaires », a-t-il estimé.
Interrogé s’il soutient des sanctions américaines contre l’ex-ministre des Affaires étrangères Joubrane Bassil, qui a été le souffre-douleur de certains manifestants ces temps-ci, il a répondu qu’il n’est pas responsable de la politique américaine des sanctions.
Toute en jugeant compréhensible la controverse sur les sanctions contre lui , « parce qu’il est responsable de l’extension de l’hégémonie du Hezbollah au Liban », d’après lui.
«Les Etats-Unis n’ont aucun problème à collaborer avec Joubrane Bassil en tant que ministre des Affaires étrangères et de communiquer avec lui d’autant que le Hezbollah ne peut en aucun cas étendre son hégémonie à son insu. C’est aussi lui qui a confectionné l’entente entre le Courant patriotique libre (CPL) et le Hezbollah ce qui lui a permis d’avoir un rôle national. Nous serons ravis d’entretenir des liens avec Bassil en tant que ministre des Affaires étrangères», a-t-il dit aussi.
Durant son mandat, et conformément à la politique de l’ancien gouvernement, M. Bassil a plusieurs fois défendu la Résistance du Hezbollah dans les instances internationales et arabes, la présentant comme étant la ligne de défense du Liban contre les agressions israéliennes. Ce qui explique les vraies raisons derrière la campagne menée contre lui par les USA et leurs alliés qui oeuvrent pour garantir la suprématie de l’entité sioniste dans la région.
Source: Divers