Le secrétaire général du mouvement irakien an-Nojabaa, Akram Kaabi, a appelé le Hached Chaabi à entrer dans la ville de Mossoul pour trancher la bataille, accusant les Américains d’avoir retardé la reprise de la ville.
Il est déjà clair pour Bagdad et le commandement de la coalition internationale que la reprise de Mossoul à Daech n’aura pas lieu avant la fin de l’année en cours. L’opération militaire lancée il y a trois mois, sera transmise au successeur d’Obama, Donald Trump, qui, semble-t-il, sera le président américain qui assistera à « la victoire de Mossoul ».
Bien que le nouveau président US n’ait pas encore clarifié sa vision pour la bataille en Irak, notamment pour la bataille de Mossoul, l’intervention américaine a retardé l’opération militaire à Mossoul, indique Kaabi.
« Les données militaires sur le terrain montrent que la bataille de Mossoul durera plus longtemps. Permettre au Hached Chaabi d’entrer au cœur de Mossoul, mettre les Américains à l’écart du commandement militaire de Qayyara, et les éloigner des frappes aériennes contribueront à trancher plus rapidement la bataille », a-t-il affirmé.
Selon le journal libanais al-Akhbar, l’appel de Kaabi à permettre au Hached Chaabi de prendre part à la libération du chef-lieu de Mossoul, reflète ce qui se déroule dans les coulisses de la chambre d’opérations de Tloul el-Baj.
« Les opérations à Mossoul allaient bon train, mais le rôle négatif de la coalition internationale a entravé le cours des opérations de libération. A ce jour, les forces sécuritaires irakiennes ont pu libérer 50% de la partie Est de la ville », explique-t-il.
Et d’ajouter: « Les opérations militaires baptisées « Nous viendrons Ninive » devaient prendre fin à la fin 2016, mais le contrôle américain de l’espace aérien a retardé ceci. De plus, les pressions américaines et turques ont limité le champ d’action des forces du Hached Chaabi dans les régions de l’Ouest de Mossoul ».
Au terme de la première semaine du troisième mois des opérations de Mossoul, les forces irakiennes ont pu reprendre 40 quartiers, et organisent leurs rangs à nouveau.
Selon l’analyste politique Hicham Hachémi, « toute minute de retard dans la libération de Mossoul profite à Daech, parce que c’est une guerre d’usure pour la ville, ses habitants et les combattants libérateurs ».
Daech avertit
Entretemps, la direction du groupe wahhabite Daech a averti ses miliciens de ne pas quitter la partie Est de Mossoul vers la partie ouest, au moment où les forces irakiennes s’apprêtent à reprendre leurs attaques.
D’après l’agence de presse turque Anatolie, « le groupe a installé un point de fouille à l’entrée de l’ancien pont dans la région Fayçaliyeh, à l’Est de Mossoul ».
Selon elle, « l’ancien pont est le seul passage disponible pour traverser les deux rives », après que les avions de la coalition internationale ont détruit quatre autres ponts ces dernières semaines.
Jeudi, les terroristes de Daech ont mené des attaques dans les régions libérées par les forces irakiennes dans la province de Mossoul. Daech a revendiqué trois attaques aux voitures piégées contre le marché Kokjali à l’Est de la ville de Mossoul. Des attentats qui ont fait 23 martyrs et autres blessés.
Par ailleurs, la coordinatrice des affaires humanitaires en Irak, Lise Grand, a déploré la mort de quatre travailleurs humanitaires dans des tirs d’obus à l’Est de Mossol, alors qu’ils distribuaient des aides humanitaires.
La souffrance s’aggrave
Pendant ce temps, la souffrance de la population de Mossoul s’aggrave. Le dernier décompte de déplacés fait état de plus de 110 mille personnes.
De son côté, Amnesty International a souligné dans un rapport que des filles âgées de 11 ans ont été violées, alors que les garçons se sont vus obligés de rejoindre les camps militaires où ils ont appris comment décapiter les gens.
Selon le rapport de ladite organisation, « les enfants encerclés à Mossoul souffrent de blessures effrayantes, et ils ont été témoins de crimes qu’ils ne devaient pas voir ».
Traduit du site Al-Akhbar
Source: Sites