De violents heurts ont éclaté ce mercredi entre les forces de régime des alKhalifa et des milliers de citoyens bahreinis qui s’étaient rendus à la maison de l’ayatollah Issa Qassem à Diraz, haut-dignitaire religieux et chef spirituel des chiites du Bahrein, afin d’empêcher les forces armées bahreinies de lancer un assaut contre la résidence de cheikh Issa Qassem.
Selon la chaine satellitaire iranienne alAlam, des milliers de citoyens bahreinis se sont rassemblés devant la maison de cheikh Issa , » prêts à se sacrifier pour le défendre », suite à l’appel lancé par les oulémas bahreinis au peuple du Bahrein de descendre dans les rues cette nuit et demain afin de protester contre le despotime du régime des alKhalifa qui se traduit par des violations des Droits de l’Homme,exercées contre le peuple bahreini .
Les masses populaires en colère se sont dirigées avec leur voiture à Diraz pour briser le siège des forces des alKhalifa: ils ont forcé le mur des fers barbelés imposées entre eux et la ville de Barbar et se sont rassemblés autour de la maison de l’ayatollah Issa Qassem, criant qu’elles étaient prêtes à mourir en martyr pour défendre l’ayatollah Qassem.
Interrogé par alMayadeen, le responsable au sein du Forum alBahrein pour les Droits de l’homme, Baqer Darwich, a confirmé que « les forces du régime des alKhalifa avait l »intention de commetre un crime odieux en lançant un assaut contre la résidence de l’ayatollah Qassem ».
Et d’ajouter : » le régime a rassemblé plusieurs unités de forces de sécurité autour de la maison de l’ayatollah Qassem, munis d’armes à munitions réélles et en position de combat. Il est clair qu’ils avaient l’intention d’attaquer l’ayatollah Qassem, sauf qu’ils ont été surpris par l’arrivée subite et massive des gens sur les lieux ».
Selon l’AFP, les forces du régime bahreïni ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule en colère. Les autorités ont fait état d’arrestations sans en préciser le nombre.
Toujours selon l’AFP, les protestataires, dont des femmes habillées en noir, ont arboré des portraits de cheikh Issa Qassem, alors que certains jeunes jetaient des pierres en direction des policiers, selon des images postées sur Twitter, notamment par Feb14Media Network, organe d’un groupe d’opposition interdit.
Des heurts ont également eu lieu dans d’autres villages chiites, dont ceux de Beni Jamrah, Bilad al-Qadim, Chahrakan, a indiqué à l’AFP un activiste qui, parlant sous couvert de l’anonymat, a fait état d’au moins un blessé.
Pour sa part, le ministère bahreïni de l’Intérieur a indiqué sur Twitter avoir procédé mercredi matin à « l’arrestation de personnes recherchées dans certains villages » et à « des perquisitions dans leurs maisons ».
Rappelons que l’ayatollah Issa Qassem est poursuivi en justice pour soi-disant « collecte illégale de fonds » et « blanchiment ». Il a été déchu le 20 juin de sa nationalité, le ministère de l’Intérieur l’ayant accusé d' »encourager le confessionnalisme » et de « servir des intérêts étrangers », en allusion à l’Iran.
Cette mesure avait été critiquée par des ONG et des alliés occidentaux de Bahreïn, tout comme par l’Iran.
Le principal groupe de l’opposition chiite, le mouvement Al-Wefaq, a été dissous le 17 juillet par la justice. Son chef, cheikh Ali Salmane, purge actuellement une lourde peine de prison pour complot contre le régime et incitation à la désobéissance.
Source: Divers