L’Arabie saoudite a adopté lundi son budget pour 2020, qui prévoit un déficit budgétaire en hausse, à hauteur de 50 milliards de dollars (45 milliards d’euros), sur fond de baisse de la production pétrolière et des prix du brut.
Le royaume, premier exportateur mondial de brut, prévoit un déficit supérieur de 15 milliards de dollars (13,5 mds d’euros) par rapport à celui de 2019, selon un communiqué officiel diffusé à la télévision d’Etat.
Le déficit budgétaire, en hausse depuis la chute des cours du brut en 2014, représentera 6,4% du PIB en 2020, contre 4,7% en 2019.
Ryad a aussi annoncé une baisse des dépenses, qui atteindront 272 milliards de dollars (245 mds d’euros), soit 7,8% de moins qu’en 2019, d’après le communiqué diffusé à l’issue d’une réunion du gouvernement présidée par le roi Salmane.
Les recettes devraient atteindre 222 milliards de dollars (200 mds d’euros), soit 14,6% de moins que l’an dernier.
D’après le ministère des Finances, les recettes issues du pétrole devraient être de 136,8 milliards de dollars (123,6 mds d’euros), contre 160,5 milliards de dollars (145 mds d’euros) en 2019.
L’or noir compte pour environ les deux tiers des revenus du royaume, qui extrait près de 10 millions de barils par jour.
Le ministère des Finances prévoit une baisse des dépenses jusqu’en 2022 en raison de cours fragiles du pétrole et de coupes dans la production.
Diversification de l’économie
La semaine dernière, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) –dont Ryad est l’un des premiers contributeurs– et leurs partenaires ont convenu de réduire leur production d’au moins 500.000 barils par jour afin de soutenir les cours du brut, portant l’effort total de limitation de la production à 1,7 million de barils par jour.
A ce nouvel objectif s’ajoute une « réduction volontaire de 400.000 barils par jour » du royaume saoudien, avait indiqué le ministre de l’Energie Abdel Aziz ben Salmane.
Après l’annonce de l’Opep, le prix du baril avait fortement augmenté avant de s’établir aux alentours de 64 dollars.
Tributaire des prix du pétrole, le royaume saoudien a lancé un plan de diversification de son économie et appliqué plusieurs mesures d’austérité dans le but d’ajuster son économie à la baisse des prix du brut et pour résorber le déficit de son budget.
Il a ainsi augmenté les prix de l’électricité et du carburant, imposé une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 5% qu’il pourrait faire doubler à 10%.
Il a aussi décidé d’ouvrir le capital de sa compagnie nationale Aramco, qui produit environ 10% du pétrole mondial. Les fonds levés, 25,6 milliards de dollars, valorisent l’entreprise saoudienne à 1.700 milliards de dollars, loin devant les entreprises considérées jusqu’alors comme les plus riches du monde en Bourse: Apple, Microsoft et Alibaba.
Mais la chute du prix du pétrole a eu un fort impact sur l’économie saoudienne.
Le Fonds monétaire international (FMI) a fortement dégradé en octobre ses perspectives de croissance pour l’Arabie saoudite, tablant sur une croissance de 0,2%, en baisse de 1,6 point.
Selon le FMI, le taux de chômage en Arabie saoudite s’élève à 12,5% et la création d’un million de nouveaux emplois est nécessaire au cours des cinq prochaines années.
Source: AFP