À l’occasion du 65e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale algérienne, le chef du gouvernement tunisien s’est rendu à Alger pout transmettre un message du Président dans lequel il appelle à renforcer les relations stratégiques dans tous les domaines.
Avec l’élection du nouveau Président tunisien Kaïs Saïed, qui a annoncé que son premier voyage à l’étranger serait en Algérie pour mettre en avant l’importance d’un partenariat stratégique renforcé entre les deux pays, le chef de l’État algérien Abdelkader Bensalah a reçu jeudi 7 novembre à Alger le chef du gouvernement tunisien Youssef Chahed, indique un communiqué de la présidence de la République algérienne.
M.Chahed a remis à M.Bensalah un message de son homologue tunisien dans lequel il lui présente ses «meilleurs vœux à l’occasion de la célébration du 65e anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution algérienne [le 1er novembre 1954, ndlr]».
Par ailleurs, Kaïs Saïed y exprime son désir de «hisser les relations bilatérales de fraternité à un niveau stratégique reflétant leur histoire commune pour réaliser davantage d’intégration et de complémentarité au service du développement, de la stabilité et de la sécurité pour tous». Il y réaffirme également son intention de «visiter l’Algérie dans les plus brefs délais».
Après avoir présenté ses félicitations à M.Saïed pour le succès de la présidentielle tunisienne, M.Bensalah a affirmé à son hôte que cette réalisation «était un acquis historique à même de renforcer et d’approfondir les relations de coopération et de partenariat exceptionnelles dans différents domaines, au mieux des intérêts des deux pays et des deux peuples frères», souligne la note.
Le chef de l’État algérien a mis l’accent sur le fait que «les relations historiques séculaires entre les deux peuples sont enclines à atteindre l’excellence, quelle que soient les circonstances». Il a également exprimé la disponibilité de l’Algérie à accueillir le Président tunisien «avec fierté au moment qu’il juge opportun».
La rencontre a également permis d’«évoquer les questions et les défis régionaux, notamment la crise en Libye et de souligner la nécessité de poursuivre les consultations et la coordination entre les deux pays face aux dangers sécuritaires», conclut le communiqué.
Des défis sécuritaires communs
Suite à l’attentat commis le 8 juillet 2018 près d’Ain Sultan, dans la région tunisienne de Jendouba, au cours duquel six gendarmes tunisiens ont trouvé la mort, Alger et Tunis ont décidé d’intensifier leur coopération en matière de lutte antiterroriste en créant 60 points de contrôle militaires supplémentaires le long des frontières nord des deux pays, avait alors rapporté la presse algérienne.
Il s’agissait pour l’Algérie de la frontière allant d’El-Tarf à Tébessa, en passant par Souk-Ahras; et pour la Tunisie, de la frontière couvrant les régions de Jendouba, El-Kef et El-Kassreine.
«Une partie de ces points de contrôle seront mobiles et assurés par des patrouilles militaires, tandis que d’autres seront fixes, et dont la mission consistera à surveiller les mouvements des groupes armés», avait-il été précisé.
Le tourisme, un exemple de coopération économique
Lors d’une visite de travail dans la wilaya (région) d’Oran, dans l’ouest de l’Algérie, Abdelkader Benmessaoud, ministre algérien du Tourisme et de l’Artisanat, a affirmé devant la presse en marge d’une rencontre nationale des professionnels du secteur du tourisme qu’1,7 million de touristes tunisiens avaient déjà visité l’Algérie en 2019.
De son côté, René Trabelsi, ministre tunisien du Tourisme et de l’Artisanat, a affirmé dans une déclaration au quotidien arabophone Asharq al-Awsat fin août que son pays avait accueilli environ cinq millions de touristes au cours des sept premiers mois de cette année, enregistrant une hausse de 15,6% par rapport à la même période en 2018.
Le responsable a précisé que le nombre d’Algériens qui ont visité la Tunisie au cours de cette période avait atteint 1,3 million, et que le nombre de touristes provenant des pays du Maghreb a augmenté de 17,7%.
En 2018, les Algériens s’étaient déjà imposés comme la première nationalité, avec plus de 2,7 millions d’entrées, soit une progression de +9,2% par rapport à 2017. La tendance est perceptible depuis 2011, à mesure que les Algériens viennent à la rescousse d’un tourisme tunisien boudé par les Européens et depuis que les voyagistes se sont vu imposer des restrictions par leurs gouvernements.
L’arrivée au pouvoir de Kaïs Saïed en Tunisie a suscité l’espoirs dans les deux pays de voir les relations politiques économiques et stratégiques se renforcer, notamment en vue d’une résolution rapide de la crise libyenne.
Source: Sputnik