Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a mis en garde vendredi contre la Russie, qui « envahit ses voisins » et « tue ses opposants politiques », et la Chine, accusée de porter une « nouvelle vision de l’autoritarisme ».
Il a aussi estimé que l’Otan, qu’Emmanuel Macron a jugée en état de « mort cérébrale », courait « le risque de devenir obsolète » si les dirigeants ne respectaient pas leurs engagements, en particulier de financement.
« Nous ne pouvons jamais tenir ces choses pour acquises », a-t-il fait valoir dans un discours à Berlin, à la veille de la célébration du 30e anniversaire de la Chute de Berlin.
Sur le sujet sensible du financement, il a salué, dans une autre intervention vendredi après-midi, la volonté affichée du gouvernement allemand d’augmenter sa contribution. « Nous avons besoin que tout le monde travaille ensemble pour s’assurer que (l’Otan) reste une force puissante, pour le bien dans le monde », a-t-il déclaré au côté d’Angela Merkel, avant de s’entretenir avec la chancelière allemande.
Dans la matinée, M. Pompeo avait prévenu que les Etats-Unis et leurs alliés devraient « défendre ce qui a été si durement gagné en 1989 » et « prendre conscience que nous sommes dans une compétition de valeurs avec des nations non libres », a-t-il ajouté.
Il s’en est pris en particulier à la Russie, dirigée par « un ancien agent du KGB », Vladimir Poutine, qu’il a accusée d' »envahir ses voisins », comme l’Ukraine en 2014, et de « tuer les opposants politiques ».
M. Pompeo a aussi dénoncé le régime communiste chinois, qui porte selon lui « une nouvelle vision de l’autoritarisme ».
Pour ces raisons, l’ancien directeur de la CIA a redit l’opposition des Etats-Unis au projet de gazoduc Nord Stream 2 qui doit relier la Russie à l’Europe en contournant l’Ukraine. « L’approvisionnement énergétique de l’Europe (…) dépendra des caprices du président russe », a-t-il regretté.
M. Pompeo a également mis en garde contre « l’intention des entreprises chinoises », en particulier le géant Huawei, de « construire des réseaux 5G ».
Il a en outre fait une analogie entre la mobilisation populaire à l’Est en 1989 et le soulèvement actuel de « peuples épris de liberté », notamment à Hong Kong.
« Nous attendons du gouvernement chinois qu’il honore son engagement » de respecter la règle « un pays, deux systèmes » mis en place lors de la rétrocession de Hong Kong en 1997.
Il a tenu ces propos au moment où le décès vendredi d’un manifestant suscitait à Hong Kong une nouvelle vague d’indignation au sein du mouvement pro-démocratie et laissait craindre de nouvelles violences.
A propos des manifestations anti-gouvernementales au Liban et en Irak, M. Pompeo a appelé à « soutenir ces personnes partout où nous le pouvons ».
Dans ce contexte, la chute du Mur de Berlin, il y a tout juste 30 ans, n’a pas marqué, selon M. Pompeo « la fin de l’histoire » évoquée à l’époque par des intellectuels. « Je pense que l’Occident, nous tous, avons alors été aveuglés par ce moment de fierté », a estimé M. Pompeo.
La célébration du 30e anniversaire de la chute du Mur de Berlin doit culminer samedi avec des discours d’Angela Merkel et du président allemand, Frank-Walter Steinmeier, en présence de plusieurs dirigeants d’Europe de l’Est.
Source: AFP