La frappe au drone du mouvement yéménite Ansarullah le 14 septembre dernier contre les sites pétroliers saoudiens a durablement affecté les relations Riyad-Washington, rapporte un journal américain. Le premier accusant le second de lui avoir refilé des armements non pertinents, le second reprochant au premier de ne pas être à même de se servir de ces mêmes armements. Mais où est la vérité?
Le Wall Street Journal citant les sources bien informées affirme que l’Arabie saoudite cherchait à acquérir de nouveaux systèmes de défense anti-arienne, « apte à intercepter les drones et les missiles ». Cette information est publiée à peine quelques jours après la visite du président russe à Riyad, une première depuis sept ans. Totalement prise de court par le succès de la frappe du 14 septembre, l’enquête saoudienne n’a débouché que sur la non-performance des batteries de missiles made in US en charge de la protection des sites visés.
En réponse, les autorités américaines, niant tout responsabilité, chercherait à persuader l’Arabie saoudite de « se connecter à un système de DCA américain plus performant dans la région, de façon à ce que de futures attaques puissent être contrées, demande qui laisse les Saoudiens bien septiques. « Nous avons averti les autorités saoudiennes que leurs systèmes de défense n’étaient pas assez agiles à intercepter les projectiles ennemis et que leur centre de commandement aérien est loin d’être à la hauteur », a déclaré un responsable américain cité par le journal.
Les États-Unis ont annoncé il y a quelques jours l’envoi de 3 000 militaires et deux batteries de missiles Patriot et THAAD en Arabie saoudite pour « renforcer le pouvoir de dissuasion saoudienne » face à l’Iran.
Des responsables américains ont déclaré au Wall Street Journal que les systèmes de défense aérienne de l’Arabie saoudite n’avaient aucune chance d’être activés lors des attaques sur Aramco, car ni les systèmes américains ni les systèmes saoudiens n’étaient en mesure de détecter ces attaques.
Les responsables américains ont déclaré que même si les systèmes de défense aérienne saoudiens et américains basés en Arabie saoudite arrivent à détecter une attaque, ils ne sont pas en mesure d’échanger immédiatement les données et les informations pour avoir une réaction rapide. Pour cette raison, les États-Unis auraient proposé un plan pour que les deux parties forment un centre de contrôle commune afin d’améliorer le fonctionnement de leurs systèmes.
Le journal dit que le plan intervient des suites des inquiétudes exprimées par les responsables US qui accusent l’Arabie saoudite d’avoir laissé à « l’abandon ses sites pétroliers » et d’avoir nui de la sorte à la réputation des missiles S-400.
« L’emplacement du système Patriot en Arabie saoudite est l’une des questions les plus controversées dans les relations bilatérales entre Riyad et Washington ; car selon Washington, ces systèmes sont déployés de manière à protéger les palais royaux et non pas des infrastructures pétrolières. » précise le responsable américain, toujours cité par le journal.
L’autre sujet de préoccupation des responsables américains est l’utilisation excessive des systèmes Patriot par les Saoudiens. Les responsables américains accusent les Saoudiens de ne jamais mettre les Patriot hors circuit même quand ces systèmes ont besoin de réparation ou optimisation : face à ces critiques, l’Arabie saoudite multiplie les démarches pour renforcer la sécurité autour de ces sites. « Un responsable saoudien a déclaré que les autorités de ce pays envisageaient d’acheter des technologies anti-drone auprès des compagnies américaines « Raytheon » et « Northrop Grumman », ce qui veut dire de nouveaux contrats pour les constructeurs d’armements US. Mais ce n’est pas tout : » la frappe au drone du 14 septembre a poussé Riyad à renforcer les mesures de sécurité tout autour de ses sites. Riyad envisage d’interdire toute photographie sur ses sites ou encore de demander aux employés de rendre leurs smartphones avant de se rendre au travail. »
Source: Avec PressTV