Les kits basiliques iraniens Labeyk-1, exposés pour la première fois la semaine passée défraient la chronique. Permettant de convertir des roquettes en missiles téléguidés, ils constituent une innovation militaire menaçante pour les ennemis de la République islamique d’Iran.
C’est une « très mauvaise nouvelle » tant pour Israël que pour l’Arabie saoudite, souligne le journal américain The National Interest, dans un article signé Michael Peck.
Et pour cause : « c’est un kit particulièrement intelligent qui permet de convertir ses roquettes sol-sol non guidées en armes téléguidée. « Labeyk-1 » est de surcroît compatible avec plusieurs types de missiles iraniens, ce qui veut dire que ces missiles seront désormais téléguidés tous ».
Selon Peck, en parvenant à transformer une roquette non guidée en une arme guidée, l’Iran augmente son efficacité
« Et puis il y a l’économie des moyens. Le coût d’une roquette est incomparable au coût d’un missile. C’est à peu près une manière de démocratiser ce genre d’engins propres aux combats asymétriques. Des kits sont de redoutables moyens pour économiser les moyens », souligne-t-il.
« Que les Israéliens soient inquiets n’est pas une surprise », selon l’auteur. Et de poursuivre : « déjà préoccupés par les tirs massifs des roquettes du Hezbollah et des groupes palestiniens, les commandants militaires israéliens doivent maintenant envisager la possibilité du tir des roquettes téléguidées qui prendraient pour cible des objectifs stratégiques comme des réservoirs de pétrole, des raffineries pétrochimiques, des aérodromes militaires, etc. À ceci s’ajoutent les missiles de croisière reconvertis en drone dont Ansarullah a fait l’usage et qui s’avèrent être de redoutables armes puisque cabale de distraire des radars les plus sophistiqués ».
Peck évoque un autre aspect chez ces kits, compromettant pour les armes israéliennes et surtout pour leur DCA. « Si ces mêmes roquettes deviennent manœuvrables à l’image des missiles et ce, grâce à de petits kits, elles pourront éviter une interception par des systèmes antimissiles israéliens comme le Dôme de fer », ajoute-t-il.
« S’il est vrai qu’en Israël on commence à changer la nature de la DCA, on parie aussi que d’ores et déjà les Iraniens prévoient de nouvelles surprises pour Israël », a-t-il prévenu dans son papier.
La semaine passée, c’est le journal militaire iranien Jane’s Defence Weekly qui s’était penché sur ces kits balistiques. Indiquant qu’ils sont utilisés pour la famille de missiles à propulsion solide Fateh-110, missile de moyenne portée particulièrement prisé des groupes anti-israéliens proches de l’Iran. Il indiqué que ce système de guidage est fixé entre l’ogive et le moteur de la roquette et c’est cela qui est la grande innovation. De plus, le kit « Labeyka-1 » serait également compatible avec le missile balistique iranien à courte portée Zelzal, de 610 mm.
Du côté des médias israéliens, The Times of Israel a, à son tour exprimé son inquiétude. Tout en soulignant qu’il n’y a rien de nouveau dans la conversion elle-même, car les Iraniens la font depuis des années, il a fait remarquer que « ce qu’il a de nouveau ici, c’est l’aérodynamique des winglets [ailerons latéraux] très unique, inédit en Iran à ce jour et inédit dans tout autre pays ».
Le journal israélien fait un autre constat, d’ordre psychologique, très significatif dans le critère d’évaluation : «Se tourner vers les plans locaux plutôt que de copier les autres indique la confiance en soi. Le but de cette nouvelle aérodynamique unique est, à n’en pas douter, d’augmenter la manœuvrabilité des roquettes converties. Il s’agit d’une astuce qui élargit la précision mais aussi la portée des engins », conclut-il.
Source: Avec Press Tv