Nombreux sont les experts pour qui la livraison des S-300 russes à l’Iran a permis à ce dernier de concevoir « Bavar 373 », une batterie de missiles à 100 % iranienne et fort originale qui n’attend qu’une chose: manifester ses capacités au combat.
Les S-400 sauront sans doute permettre aux Iraniens d’avoir leurs propres S-400 et pourquoi pas leurs S-500. Des « Bavar 474″ ou 575 ». Une éventualité d’autant plus possible que Moscou n’exclut donc pas la possibilité de vendre des armes modernes à Téhéran après la levée de l’embargo imposé par l’ONU.
Selon le site en ligne iranien francophone Press TV, cette position a été exprimée par le chef du Service fédéral de coopération militaire et technique (FS VTS), Dmitry Shugaev.
« Moscou respecte toujours l’embargo sur les armes, imposé par l’ONU à l’Iran et la vente d’armes ne commencera pas avant octobre 2020. Avant l’expiration de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, nous pouvons discuter de la livraison d’équipements de défense aérienne, de la construction de réseaux intégrés de défense et de frontières sur la côte du golfe Persique, remettre des équipements radioélectriques et moderniser des équipements de défense aérienne qui n’ont jamais été vendus à l’Iran », a-t-il expliqué.
Le chef du FS VTS a déclaré que la Russie était prête à vendre des S-400 à l’Iran, mais que l’Iran n’avait pas encore passé de commande.
Le mois de juin dernier, le vice-président de la commission de la défense de la chambre basse du Parlement russe, Alexander Sherin avait déjà proposé à l’Iran de s’acquérir ce système.
Cette annonce devra bien déplaire aux Américains qui peinent tant bien que mal à se faire rallier par l’OTAN dans le cadre de leur coalition de guerre anti Iran. En déployant des systèmes THAAD et Patriot en Arabie saoudite et en Israël, la DCA US/alliés agissent en système intégré. Que les S-400 de fabrication russe puissent être installés sur les côtes iraniennes au moment où il est question de former une contre coalition composée de l’Iran, de la Chine et de la Russie, cela n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les États-Unis d’où l’insistance et l’obstination de Pompeo à faire prolonger l’embargo sur la vente des armes à l’Iran.
Surtout que les Américains ont bien peur que l’Iran ne puisse aussi rallier le club des fournisseurs d’armes. Ils savent parfaitement que la livraison d’armes iraniennes se fait sur une base idéologique, non pas pour gagner de l’argent, mais pour contrer l’emprise militaire US dans la région. A cet égard, ils devraient pas avoir oublié les batteries Khordad 3 qui ont abattu un Global Hawk US ou encore les missiles et drones dont se servent efficacement le Hezbollah et Ansarullah et qui sont tous basés sur la technologie iranienne.
On parle d’une démocratisation du concept de la guerre asymétrique par l’Iran, et ce, pour renforcer l’axe de la Résistance et on n’a pas totalement tort, affirme une source militaire jointe par Press TV.