Le pétrolier battant pavillon iranien Adrian Darya à vidé sa cargaison de pétrole en dépit de toutes les mesures déployées pour l’en empêcher. C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Abbas Moussaoui selon lequel le bateau en question s’est arrêté dans un port de la Méditerranée et a vidé son pétrole. Moussaoui n’a pas précisé dans quel pays ceci a eu lieu.
Ce bateau qui était baptisé auparavant Grace-1 avait été confisqué et arraisonné par la Marine britannique à Gibraltar sans aucune raison légitime, sous prétexte qu’il était destiné à la Syrie qui fait l’objet d’un embargo de la part de l’Union européenne. Sa libération a été décidée au bout de 45 jours par le Tribunal de Gibraltar malgré les pressions de Washington.
Téhéran avait alors accusé les Etats-Unis d’être derrière cette décision d’autant qu’ils s’employaient à vouloir réduire à zéro les exportations iraniennes de pétrole.
« Les mesures des Etats-Unis contredisent les lois internationales dont le Droit des mers international et le Droit de l’Organisation de navigation internationale (IKO) », a accusé M. Moussaoui tout en assurant que toutes les restrictions n’ont pu empêcher son pays de vendre son pétrole.
« Des mesures pareilles ne pourront que les épuiser », a-t-il signalé non sans ironie.
« Le pétrolier iranien et malgré toutes les mesures sournoises a finalement accosté sur la Méditerranée et a vidé sa cargaison. Le propriétaire d’Adrian Darya décidera lui-même de son sort », a souligné le diplomate iranien.
En Syrie ?
Le dimanche 8 septembre, le service de repérage maritime TankerTrackers a annoncé qu’Adrian Darya se trouvait au large de la côte syrienne de Tartous, sans toutefois avoir déchargé le pétrole.
Le satellite Maxar TechnologiesInc avait fait le même constat le 6 septembre.
Les atouts de Téhéran
Selon Bloomberg, les experts ont du mal à identifier des pétroliers iraniens lorsqu’ils focalisent leur attention sur un pétrolier en question. D’autant que depuis l’intensification de sanctions anti-iraniennes, les pétroliers éteignent leurs radars pour ne pas révéler leur situation géographique.
« Toutes les sociétés qui sont chargées de superviser la vente du pétrole iranien savent que les États-Unis n’ont pas encore réussi à ramener à zéro les exportations du brut par la République islamique d’Iran, mais elles en ignorent la quantité exacte», a-t-on appris de Bloomberg.
Le site américain indique que l’Iran recourt à une série de méthodes pour cacher la situation géographique de ses pétroliers, dont le transfert de pétrole d’un navire à l’autre lorsque les radars sont éteints.
Bloomberg qui cite à l’appui le groupe Genscape, qui intercepte les navires, a réaffirmé que « l’Iran produit du pétrole à toute vitesse dans ses nouveaux champs pétroliers à l’ouest du Karoun » et que « la quantité totale du brut et du gaz naturel liquéfié produit par l’Iran depuis la première moitié de 2018 n’a été réduite que de 15 % et qu’elle atteint actuellement le chiffre de 3,9 millions de barils par jour ».
Estimant que l’Iran exporte actuellement entre 500 000 et un million de barils par jour, Genscape indique que la production excédante ne se vend pas et qu’elle est stockée dans des installations sur terre ou en mer », rapporte Bloomberg.
Source: Divers