Le roi Salmane d’Arabie saoudite s’est dit mercredi déterminé à empêcher le Yémen de devenir « une base ou un point de passage » pour un pays ou une partie menaçant la sécurité du royaume.
« Nous n’accepterons aucune ingérence dans les affaires intérieures du Yémen » ou que ce pays « devienne une base ou un point de passage pour un quelconque Etat ou partie menaçant la sécurité et la stabilité du royaume (saoudien) et de la région » du Golfe, a prévenu le roi Salmane dans un discours.
Le royaume saoudien a pris la tête, en mars 2015, d’une coalition militaire arabe pour chasser les rebelles yéménites Houthis du mouvement d’Ansarullah –issus de l’importante minorité zaïdite concentrée dans le nord du Yémen– des territoires qu’ils ont conquis et pour rétablir l’autorité de leur homme de main, le président contesté Abed Rabbo Mansour Hadi.
Le roi Salmane, qui s’exprimait à l’ouverture d’une nouvelle session du Conseil consultatif, a souligné que Ryad œuvrait pour « une solution politique » au Yémen sur la base notamment de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci prévoit le retrait des rebelles des territoires conquis depuis 2014 et la restitution des armes lourdes.
Mais les rebelles qui réclamaient la formation au préalable d’un gouvernement d’union nationale qui se chargerait du volet militaire d’un règlement ont fini par le former avec la participatin du Congrès populaire, le mouvement politique de l’ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh. Il a obtenu au début de cette semaine l’aval du Parlement yéménite.
« La sécurité du Yémen est intrinsèquement liée à celle du royaume », a rappelé le souverain saoudien, dont le pays a été régulièrement la cible de tirs de roquettes et de missiles depuis les régions du Yémen contrôlées par les rebelles. Des tirs en riposte aux raids aériens féroces menés par l’aviation de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite.
Le souverain saoudien a évoqué par ailleurs l’ambitieux programme « Vision 2030 », lancé en avril pour diversifier l’économie saoudienne, trop dépendante du pétrole.
« Le monde a connu de fortes turbulences économiques dont ont souffert la plupart des pays », a déclaré le roi, ajoutant: « Cela a conduit à un ralentissement de la croissance et à une baisse des prix du pétrole, ce qui a affecté notre pays ».
En conséquence, le gouvernement a « pris des mesures parfois douloureuses », a-t-il indiqué en rappelant que Ryad coordonnait ses efforts avec les pays producteurs pour « stabiliser le marché pétrolier ».
« Le royaume a connu ces trois dernières décennies des circonstances similaires l’obligeant à réduire ses dépenses mais il a toujours réussi à les surmonter », a-t-il assuré.
Créé en 1993, le Majles al-Choura (Conseil consultatif) –qui compte aujourd’hui 150 membres dont 30 femmes, désignés tous par le roi– n’a pas de pouvoir législatif. Ses recommandations sont soumises au souverain qui peut ensuite les faire approuver par le gouvernement.
Sources: AFP, Al-Manar