Le célèbre éditorialiste du journal Raï al-Youm, Abdel Bari Atwan s’est attardé dans un article sur la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.
Les dirigeants chinois ont choisi de former une coalition de quelques pays, à la tête desquels la Russie, la Turquie, l’Inde, le Pakistan et avec une petite participation du Japon et des pays africains et asiatiques, en vue d’éliminer progressivement le dollar en le remplaçant par leurs monnaies nationales.
« Le fait que le président américain, Donald Trump, n’ait pas mis à exécution ses menaces d’imposer des sanctions économiques à la Chine, dont l’imposition à partir du 1er septembre de droits de douane de 10 % sur les 300 milliards de dollars d’importations de marchandises chinoises, n’est pas chose nouvelle, car des décisions analogues ont déjà eu des impacts négatifs sur l’économie de son pays, une économie dont les experts ont déjà ressenti la régression. »
« Nous faisons ça pour Noël, juste au cas où cela aurait un impact sur le consommateur américain », a reconnu Donald Trump, ajoutant : « Nous les avons reportés [les tarifs] pour qu’ils n’aient pas d’influence sur les fêtes de fin d’année. »
Ces justifications peu convaincantes sont en contradiction avec la réalité, que l’on peut résumer à la guerre commerciale de Trump contre la Chine, à la vive réaction de Pékin à cette déclaration de guerre, à la dévaluation du yuan chinois en vue de stimuler les exportations ainsi qu’à la vente de valeurs américaines pour acheter de l’or et des devises étrangères dans le but de renforcer le yuan face au dollar.
Alors qu’on s’approche de la campagne électorale pour la présidentielle américaine, Trump se retrouve de nouveau dans une situation délicate et ne sait plus quoi faire. En effet, ses guerres commerciales contre plusieurs pays, comme la Russie, le Venezuela et l’Iran, ont eu le résultat inverse de celui qu’il escomptait.
Après que Trump eut annoncé avoir retardé ses sanctions commerciales et ses droits de douane sur les produits importés chinois, on a assisté à un rebond des valeurs chez les Bourses occidentales et le prix du pétrole a grimpé.
Il est naturel que la Chine s’oppose à cette guerre commerciale, qu’elle essaie de trouver une solution pour réduire les répercussions d’une telle guerre sur son économie et qu’elle se mette la table de négociations avec les États-Unis, mais selon certains experts en économie chinoise, cela ne signifie pas que Pékin ait renoncé à sa stratégie visant à mettre fin à la suprématie du dollar et à acquérir le titre de première économie au monde dans la prochaine décennie.
Les troubles à Hong Kong, qui se poursuivent depuis 9 semaines, ne sont pas sans liens avec cette guerre commerciale. Certains accusent en effet Washington d’être derrière ces troubles.
L’économie américaine est la grande perdante de cette guerre économique dont la mèche a été allumée par Trump. C’est pourquoi toute marche arrière, pour quelque raison que ce soit, doit être considérée comme l’un des signes de cet échec.
Source: PressTV