Au cours d’une interview diffusée sur la chaine de télévision al Manar, le Secrétaire général du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah s’est exprimé en toute transparence sur  diverses questions  sensibles : les résultats et les conséquences de la guerre de juillet 2006, l’éventuelle guerre entre l’Iran et les USA, la guerre avec Israël, les dossiers syrien et yéménite, ou sur le deal du siècle.

Pendant plus de deux heures et demi, le numéro un du Hezbollah a insisté  pour répondre à toutes les questions, même les plus épineuses, commentant que « d’habitude il ne répond pas à ce genre de questions, mais qu’il tenait à le faire ».

Sur les capacités militaires du Hezbollah, Sayyed Nasrallah a affirmé que « le Hezbollah est capable de détruire Israël, une destruction indescriptible, laquelle provoquera un paysage inimaginable ». Et de souligner: « les israéliens le savent, peu importe ce qu’en pensent les arabes.  Certes, toute guerre avec Israël  sera plus importante que celle de 2006, car nos capacités balistiques, humaines, tant au niveau des forces terrestres, maritimes et même aériennes ont évolué. Par contre, ce qui sera nouveau c’est que dans  toute prochaine guerre contre  Israël l’entrainera au bord du gouffre ».

« Car,  Israël est une entité qui a perdu ses capacités de survie,  et en cela les USA ne peuvent rien faire », a-t-il expliqué.

Le chef du Hezbollah a encore conseillé à Israël de ne plus menacer de « faire revenir le Liban à l’âge de pierre » car il n’en est plus capable. Présentant une carte de l’entité sioniste et des territoires palestiniens, le chef du Hezbollah a affirmé que les missiles de la Résistance pouvaient arriver « jusqu’à Eilat », dans le Sud de la Palestine occupée.

Il a toutefois souligné que la région la plus importante à cibler se situait le long du littoral « où se trouvent toutes les institutions militaires, politiques et financières officielles » de l’entité sioniste.

Avec carte à l’appui, S. Nasrallah a assuré que cette la bande littorale sera entièrement dans la ligne de mire de la résistance en cas de guerre contre Israël.

Pour ce qui est du  deal du siècle, le SG du Hezbollah  a souligné qu’ «  il va certainement échouer car il ne comprend pas les facteurs de réussite, au contraire il est miné  de l’intérieur, et c’est al-Qud qui empêche ce deal de voir le jour »..

« L’arrogance américaine a tiré sa dernière balle contre cet accord avec la décision  de Trump de proclamer al-Quds la capitale d’Israël » a-t-il ajouté..

Concernant la Syrie, son éminence a affirmé que « la victoire de l’armée, du peuple et de la direction syrienne est réelle quoique quelques dossiers restent encore en suspens, comme Idlib, le nord de la Syrie, etc ».

« Il faut savoir qu’il y a une sérieuse coopération entre la Russie et l’Iran en Syrie à tous les niveaux, car aujourd’hui, la Russie et l’Iran sont plus proches que jamais », a-t-il ajouté.

Interrogé sur les raids israéliens contre la Syrie, et sur les raisons pour lesquelles le Hezbollah ou la Syrie ne ripostent pas, il a répondu : «  sachez que les agressions israéliennes contre la Syrie  ne sont pas en hausse, elles continuent avec une certaine régularité, sans grand changement. Elles n’atteignent pas des objectifs sérieux. Netanyahou voudrait seulement rappeler à la région et le monde et la Syrie qu’il existe toujours ».

S’agissant de la crise américano-iranienne dans le Golfe persique, son éminence a souligné « qu’une guerre déclenchée par les USA contre l’Iran n’aura pas lieu, en dépit qu’il y a aux USA des gens qui la veulent »

« Et une guerre déclenchée par l’Iran n’aura pas lieu non plus », a-t-il enchainé.

Il a également exclu une guerre provoquée indirectement par une dégringolade des évènements « car les deux protagonistes oeuvrent pour éviter de se laisser entrainer dans ce genre d’escalade, car nous parlons de deux grandes puissances qui ont des institutions étatiques »

La preuve à l’appui est d’après lui ce qui s’est passé récemment avec la destruction du drone de reconnaissance américain par un tir iranien.

Mais si une guerre éclate, estime-t-il, toute la région s’embrasera et « Israël » ne serait certainement pas épargné. « L’Iran peut frapper Israël avec puissance et férocité, en cas de guerre », a-t-il averti.

Principaux points de l’interview:

Les équations de la guerre de juillet 2006

les équations instaurées pendant la guerre 2006 sont toujours de vigueur. Depuis 2006, le Liban se trouve dans une situation sécuritaire sans précédent tout au long de la frontière , dans le sud et sur l’ensemble du territoire. Personne n’a gratifié le Liban de cette stabilité sécuritaire. Ni l’ONU ni la communauté internationale. Il l’a réalisée de ses propres forces, du sang de ses martyrs, de l’équation Armée-Peuple-Résistance…

Depuis 2006, il y a une dissuasion des forces qui est établie et qui fait réfléchir Israël 1000 fois avant de lancer une offensive contre le Liban. Ce sont ses experts et ses généraux à la retraite qui l’avouent ouvertement.

Force est de constater que cette dissuasion est établie entre une force populaire et une entité qui s’estime être une puissance régionale. C’est que disent aussi les responsables israéliens…

Le Hezbollah est capable de détruire Israël, destruction indescriptible, le paysage est inimaginable..

Les israéliens le savent peu importe ce qu’en pensent les arabes. Car, pas seulement nos capacités humaines, balistiques, se sont renforcés  qualitativement et quantitativement, mais aussi nos forces terrestres ont quadruplé, nos forces maritimes et aériennes. En 2006, nous possédions quelques drones chasseurs, aujourd’hui, nous en avons suffisamment. Auj. du fait de la guerre en Syrie, nous avons acquis de l’expérience dans les stratégies offensives et les stratégies de défense, nous avons renforcé nos unités de combat.

Cela dit, une guerre avec Israël – je dis Israël pour simplifier mais celle-ci n’existe pas pour nous en tant que telle, est écartée à cause de l’équilibre de la terreur que nous avons imposé, notre puissance de dissuasion empêche la guerre et force les israéliens à toujours revoir leurs calculs, leurs stratégies militaires… Ce qui sera nouveau dans une prochaine  guerre c’est que les Israéliens seront entrainés au bout du gouffre..

Tout le littoral de l’entité sioniste dans la ligne de mire de nos missiles

Je conseille aux Israéliens de ne pas jouer ce jeu. En 2000, j’ai dit qu’Israël est plus faible qu’une toile d’araignée. Avec le temps, je me suis rendu compte qu’il est plus faible encore.

Dans cette carte qui représente la Palestine occupée, regardons ici le Golan au Nord, et la grande superficie se trouve au Sud. Nous avons Beersheva (Bir Sabeh) au sud et le reste est un ensemble de régions sans importance. Nous avons dit que la résistance est capable de frapper Eilat, au sud.

Quant au nord de la Palestine occupée, toute cette zone est sous le feu de la résistance.  Jetons un coup d’œil sur le littoral qui est d’une longueur de 60 à 70km. De Netanya à Ashdod, une grande partie de colons se trouve dans cette région. Pour ce qui est des cibles, nous trouvons tous les centres étatiques (le gouvernement, les institutions constitutionnels, des centres chimiques, pétrochimiques et nucléaires, des centres financiers et commerciaux, les stations électriques, les raffineries pétrolières…) nous sommes capables de frapper ce littoral et de ramener Israël à l’âge de pierre.

Les Israéliens ont eux-mêmes admis qu’un missile du Hezbollah est capable de mettre le feu aux réservoirs d’ammoniac et donc enflammer toute la région. Toutes les industries pétrochimiques sionistes sont sous le feu de nos missiles…

L’ennemi a plusieurs fois dit qu’il est interdit au Hezbollah de développer ses missiles, et de posséder des armes non conventionnelles. Pourtant, nous avons obtenu toutes ces armes sophistiquées sous les yeux d’Israël, et l’ennemi n’a pas pu agir parce qu’il est dissuadé  dans tous les sens du mot…

Nous n’avons pas une stratégie de  guerre classique, nous sommes  une résistance nous avons notre méthode, notre stratégie…

Si je tombe en martyr.. je prierai à Al-Aqsa

Le Hezbollah est une institution, il n’est pas lié à une personne, ne dépend de personne, et donc si je meurs ou que je tombe en martyr,   cela n’aura pas un effet sur  la stratégie du Hezbollah,  encore moins sur  la résistance, et cela nous l’avons prouvé lors de l’assassinat du SG du Hezbollah sayed Abbas Moussaoui dans les années 80 par Israël, le Hezbollah  est une institution qui opère en tant que telle, et c’est là son point fort, je ne suis qu’un élément dans cette institution mais je ne dirige pas tout, Israël croit qu’avec ma mort le Hezbollah ce  sera terminé.  C’est une illusion.

Bien sûr nous prenons toutes nos précautions, non pas parce que nous craignons la mort, mais parce que nous ne voulons pas donner à l’ennemi la victoire d’avoir réussi à nous viser.

Nous somme sûrs de notre victoire dans toute prochaine guerre contre Israël, car nous comptons sur Allah, et cela signifie que  nous sommes au côté du droit, de la justice..

Je rapporte la-dessus les paroles de M. Houthi qui résument bien cette idée:  il  a dit que MBS  qui jouit du soutien des USA, des israéliens, et des Européens et dispose de satellites, armes, munitions, chasseurs, et de tout l’arsenal nécessaire et pourtant il a perdu. Alors que nous n’avions rien et nous avons résisté. C’est la preuve qu’Allah est avec nous.

Selon la logique de l’évolution des évènements en Palestine occupée, je me vois  prier à al-Quds, mais personne ne sait qu’Allah nous réserve, et donc selon la logique de l’Inconnu, je ne sais pas, mais telle est la vérité, Israël est  une entité qui a perdu ses capacités de survie, mais il ne tient debout que grâce au  soutien des usa, c’est tout.. Mêmes les usa ne peuvent débarquer en Méditerrané pour sauver Israël s’il n’a pas ses capacités de survie.

Le deal  du siècle  ne passera pas

Le deal du siècle va échouer, telle est notre conviction les frères et moi. Parce qu’il ne comprend pas les facteurs de réussite, il est miné de l’intérieur. En fait c’est le statut d’al-Quds empêche ce deal de voir le jour..

Imagions le pire scénario: certains palestiniens et arabes tentent de trouver des solutions pour les réfugiés palestiniens, mais il n’y aura aucun palestinien, ni chrétien ni  musulman, qui acceptera de concéder les lieux saints à Israël..

Avec Yasser Arafat, les négociations se sont arrêtées sur ce point. L’arrogance américaine  a tiré la dernière balle contre le deal avec la décision  de  Trump de proclamer al-Quds comme capitale d’Israël..

Cela dit, je pense qu’ils ne parviendront pas pour divers facteurs :

-L’unité des palestiniens, même si le monde entier signe le deal, tant que les   palestiniens n’auront pas signé, point de deal du siècle

-La résistance de l’Iran,

-La victoire de la Syrie,

-La victoire de l’Irak

-Le Yémen, ainsi si MBS  avait remporté la guerre au Yémen il se serait présenté comme le prince arabe- héros,  garant des deux mosquées saints il aura imposé le deal aux palestiniens

-Aucun pays arabe assez puissant peut soutenir le deal du siècle, regardez l’Egypte , qui ose le faire publiquement et officiellement ?? Personne n’ose le faire, pas même MBS

Auparavant, il y avait  l’Egypte de Sadate, la Jordanie du roi Hussein..

-Pas d’enthousiasme arabe, au contraire il y a des pays préoccupés comme la Jordanie , surtout qu’elle risque de ne pas perdurer en tant qu’Etat après ce deal ?

-Les préoccupations internes en Israël comme la corruption…

Et donc ce deal n’a pas d’avenir comme l’a dit Pompeo.

C’est à la fois une surprise que Mahmoud Abbas résiste et refuse ce deal,  et c’en n’est pas une, car comme je l’ai dit aucun palestinien n’acceptera d’abandonner les lieux saints musulmans.

Non à l’implantation des réfugiés palestiniens

S’agissant du danger de naturalisation et d’implantation des Palestiniens, il n’est pas lié à la décision de Trump ni à sa volonté. La question  dépend de la volonté de l’Etat qui accueille ces réfugiés et de celle des palestiniens eux-mêmes. Par exemple au Liban, les palestiniens répandent la culture du retour en Palestine, de génération en génération, il perpétue cette idée en gardant chez eux, accrochées à leur mur les clefs de leur maison. Côté libanais,    la constitution,   la volonté des forces politiques,…, rejettent la naturalisation des palestiniens au Liban, ce qui ne veut   pas dire que nous acceptions leurs mauvaises conditions de vie. Il faut faire la distinction entre le refus de leur implantation et le fait qu’il est nécessaire qu’ils vivent en toute décence…

Même notre président affirme à ce sujet que « le  monde peut m’écraser mais je ne signerai aucun décret de naturalisation des palestiniens. Et donc je ne suis pas inquiet sur cette question au Liban.

Une seule préoccupation à ce sujet, je crains que certains libanais ne se laissent entrainer par les menaces et la pression des usa ou leur tactiques de  séduction.

Si nous avons la volonté libanaise, personne ne pourra nous imposer la naturalisation.

La délimitation des frontières

La question de la délimitation de frontières relève de la responsabilité de l’Etat, ce dossier dispose de tout l’intérêt du président Nabih Berri, or les négociations n’ont  pas commencé encore et les problèmes se manifestent. Les israéliens refusent le parainnage de l’ONU,  ils ne veulent que les usa et  ces derniers veulent réaliser les intérêts israéliens..

Selon les experts , il faut délimiter les frontières terrestres pour délimiter les frontières maritimes. Sachant que les frontières terrestres du Liban avec la Palestine occupée sont déjà délimitées. Il y a les hameaux de Chebaa dont une partie est rattachée à la Syrie, comme la délimitation est naturelle de facto on a juste besoin d’ experts techniques pour la finaliser. Mais les israéliens à travers cette délimitation  tentent d’échanger de parcelles de terres, cela n’est pas bon, car on peut échanger des terres riches en eau ou des collines  stratégiques etc… Donc les libanais doivent être attentifs car la délimitation est réelle .

Oui, en mer il n’y a pas de délimitation maritime, Berri insiste pour lier la délimitation terrestre à celle maritime pour une raison essentielle,  la délimitation maritime commence sur le sol, si nous sommes en désaccord sur un point et  d’accord sur d’autres, alors nous avons d’ores et déjà  un problème… Les israéliens peuvent planter un rocher ici  et cela affectera la délimitation maritime.

Il n’y a aucune logique à vouloir négocier la délimitation maritime sans avoir réglé la délimitation terrestre.

En fin de compte, cette question est liée à l’Etat car elle est liée à la souveraineté de l’Etat.

Certes tous ces points litigieux sont sous la protection de la résistance. Notre terre libanaise, nous la défendrons.

Il va falloir exploiter nos ressources pétrolières pour en profiter. Il suffit de revendiquer une surface maritime qu’elle est libanaise, et les compagnies accourront. Mais tant que cela n’est pas réglé, il n’y aura aucune extraction de pétrole.

Moi je vous  garantis  de vous apporter une compagnie qui forgera là où il y a un point litigieux, pas nécessairement qu’elle soit iranienne, beaucoup sont prêts a travailler pour le Liban, ils n’ont pas peur et savent qu’Israël n’osera  les en empêcher…

Nous sommes des amis de la Russie

La Syrie a avorté le projet américain dans la région, cela dit, il reste des dossiers en suspens, comme Idlib,  le dossier politique, le nord de la Syrie, chaque dossier est en train d’être réglé. Mais je peux vous assurer que concernant la Syrie point de retour  en arrière..

Le contentieux sur Idlib est une chose et la bataille de libération d’Idlib en est une autre. Sur ce, la Russie ne nous dicte rien, d’abord nous sommes des amis de la Russie,  et c’est la Syrie qui joue les médiateurs entre nous et la Russie. Il ne faut pas oublier que la Russie ne fait pas partie de l’axe de la résistance…

Dans la bataille actuelle en Syrie, qui est une bataille liée aux lignes de front,…, ce n’est pas une bataille de libération. Les syriens ne nous ont rien demandé. Nous nous sommes rendus en Syrie parce qu’ils nous ont demandé de le faire. Nous n’avons pas exposé nos muscles, donc quand la Syrie ne nous demande plus rien, nous respectons cela.

La présence du Hezbolah en Syrie s’est réduite mais nos éléments sont toujours présents dans leurs bases, nous sommes  là où il faut être en Syrie. Auj l’armée syrienne a retrouvé son unité et son courage, elle estime qu’elle n’a pas besoin de nous. Sur les autres fronts, l’armée syrienne est  présente, mais nous n’avons pas retiré nos forces entièrement des fronts. Indépendamment des sanctions, si nous constatons que nous avons besoin d’un certain nombre d’éléments du Hezbolah, alors nous retirons des unités, car la situation est désormais bien sécurisée.

En fait nous avons effectué un remodelage de nos unités, nous sommes partout où on était mais en nombre limité…

Auj. si le besoin de les faire revenir en force et en nombre se présente , nous n’hésiterons pas en dépit des sanctions..

Nous nous somme rendus en Syrie pour aider le peuple syrien à résister contre un certain projet…

Coopération russo-iranienne à tous les niveaux

Concernant la présence iranienne en Syrie, les responsables russes,  ne disent pas que ces derniers doivent sortir de la Syrie, le besoin qu’ils soient présents en Syrie existe toujours, et donc, pragmatiquement parlant, il n’est pas dans l’intérêt de la Russie que les Iraniens sortent de la Syrie. Certes,  les israéliens ont essayé de convaincre la Russie de l’inverse.

Certains responsables arabes misent sur des illusions comme par exemple, leurs médias diffusent que des accrochages ont eu lieu  entre des forces iraniennes et russes … mais il mentent insolemment.

Il faut savoir qu’il y a une sérieuse coopération entre la Russie et l’Iran à tous les niveaux. Auj. la Russie et l’Iran sont plus proches que jamais , certes il peut y avoir des conflits d’intérêts mais sans point de discorde. En fin de compte, les iraniens ont affirmé que leur présence est liée à la volonté du président Assad.

Riposter aux agressions israéliennes en Syrie

Les agressions israéliennes contre la Syrie  ne  sont pas  en hausse, ces raids se poursuivent mais  les frappes n’ont pas changé, voire il n’y a pas d’objectifs sérieux. Netanyahou veut seulement rappeler à la région, au monde et à la Syrie qu’il est toujours là…

Israël   veut empêcher l’Iran de rester en Syrie. Alors qu’au début il prétendait que ses raids avaient pour but d’empêcher que des armes ne parviennent au Hezbollah. C’est trop tard, on a tout ce qu’il faut.

Puis il a changé d’objectif, il a réaffirmé que ces frappes servent  à forcer les iraniens de sortir de la Syrie, sauf que Netanyahu joue avec la roulette russe, car les iraniens ne sortiront pas de la Syrie; telle est la volonté des syriens  et des iraniens…

A travers leurs frappes, les israéliens  ne servent pas leurs intérêts, ils n’ont rien réalisé en fait. Leurs objectifs sont loin d’être acquis…  Certes, ils   possèdent l’initiative mais  leur action est absurde…

Seule la Syrie est en mesure de riposter à ces raids, car il y a un commandant de la  bataille, ce commandant n’est pas le Hezbolah. Cela dit, si un élément du Hezbolah est tué lors de frappes israéliennes nous riposterons à partir du Liban… c’est pourquoi ils nous évitent…

Le commandant de la bataille en syrie c’est la direction syrienne et elle a défini des priorités, la priorité de lutter contre Daech, sa priorité n’est pas de s’engager dans une   guerre contre Israël. Ce qui signifie que la syrie se contente de riposter par la DCA, les Syriens ont pris la décision de se défendre et cela est courageux..

Cela ne veut pas dire que telle est leur décision finale. Tout peut changer, la Syrie risque de riposter un jour…

Les russes ne veulent pas que les iraniens ou le Hezbolah soient des cibles d’Israël mais ils ne peuvent rien faire… Bien sûr je voudrais bien qu’ils ripostent lorsqu’Israël frappe n’importe où en Syrie… Mais cette décision leur revient… Ils ne font pas partie de l’axe de la Résistance.

Concernant votre question si je rencontre le président Assad, oui, en effet je me réunis avec lui de temps à autre, dans le cadre de la coopération et de notre alliance ..

Pas de guerre entre l’Iran et les USA

A la question de savoir s’il y a une guerre américano-iranienne, plusieurs hypothèses se présentent:

L’Iran l’a déjà dit clairement qu’il ne lancera jamais une guerre. Ce n’est pas lui qui la déclenchera. En outre, l’administration de Trump ne peut pas faire la guerre, le Congrès ne soutient pas non plus une guerre, mais certains dirigeants US veulent une guerre…

Israël est un outil du projet US pour mettre la main sur les ressources de la région. De même, Trump n’est pas un fonctionnaire pour le compte de ben Salmane et autres…

Donc, j’écarte une guerre US contre l’Iran. Trump prétend que l’Iran connait des manifestations populaires massives après son retrait de l’accord nucléaire. Il semble qu’il reçoive de faux rapports de renseignements…

Les USA savent bien qu’une guerre contre l’Iran coutera trop cher…

Des échanges de frappes peuvent avoir lieu, tout en veillant à ne pas basculer dans une guerre totale. Cette option est aussi très minime et l’incident de l’avion US abattu dans l’espace aérien iranien le démontre. Les dirigeants US n’ont rien fait et les médias US ont rapporté qu’une opération militaire envisagée a été annulée à la dernière minute.

Pourquoi la frappe US a été annulée

En réalité, les Iraniens ont envoyé un message via une partie tierce, selon lequel ils riposteront à toute frappe US contre des cibles iraniennes. c’est pour cette raison que la frappe US a été annulée…

Toutefois, l’atmosphère d’une guerre règne toujours dans la région…

Les Iraniens étudient bien la situation, mais ils ont des constantes et ils sont très sages…

L’Iran ne discutera point directement avec les USA, c’est une position unanime dans la République islamique. L’Iran ne discute jamais sous les pressions de l’embargo et des sanctions…

Pour ce qui est des efforts internationaux, les Iraniens n’ont pas de problème avec ce type d’action, et ils sont ouverts à toute tentative de régler le problème. Mais il revient aux Américains de prendre des mesures d’accalmie comme la levée des sanctions et l’arrêt de la politique d’intimidation…

Les Iraniens ne capitulent pas devant l’embargo et les sanctions. Jamais de la vie. Ils transforment les risques en opportunité. Sachez que ces sanctions donneront aux Iraniens l’élan pour renforcer leur économie de résistance et leurs liens avec les pays comme la Russie, la Chine et d’autres pays…

Certaines grandes puissances entretiennent des relations distinguées avec l’Iran, et les Iraniens sont ingénieux face à l’élaboration d’une force économique majeure…

Les Iraniens ont averti qu’en cas de poursuite du laxisme européen, ils développeront le niveau d’enrichissement d’uranium, et c’est ce qu’ils ont fait successivement…

Les Européens assument la pleine responsabilité dans cette affaire. Ils doivent chercher une solution réelle. Trump n’acceptera ni la médiation de Poutine ni celle de la Chine.

Dialogue entre l’Iran et l’Arabie

Il est du profit du monde entier que l’Iran et l’Arabie Saoudite entretiennent un dialogue mais les Saoudiens ont toujours répondu négativement aux propositions de dialogue proposées par Mohammad Jawad Zarif.

La guerre au Yémen est la seule raison pour laquelle nous avons lancé la guerre médiatique contre les Saoudiens…

Pour commencer un dialogue sérieux, il faut que la guerre au Yémen cesse avant tout. Sinon, il n’y aura pas de plateforme pour ce dialogue, et nous appelons toujours à la tenue d’un tel dialogue…

La guerre contre l’Iran sera destructrice pour toute la région

Tous les peuples de la région doivent œuvrer pour empêcher une guerre US contre l’Iran. Mettez la rancune saoudienne de côté, et arrêtez de miser sur la guerre et faites travailler vos cerveau.

Tous les experts confirment qu’une guerre prochaine sera destructrice pour toute la région. Donc, qui profitera d’une guerre pareille? Au Liban et ailleurs, on parle de la distanciation face à toute guerre possible. Sachez que personne ne sera à l’abri d’une guerre pareille.

Par exemple, aux Emirats Arabes Unis, le peuple et le pouvoir doivent étudier quel sera leur devenir en cas de guerre. Mohammad ben Zayed doit mettre sa rancune de côté et répondre à cette question. Cette règle s’applique à tout pays qui prendra part à la guerre contre l’Iran et qui présentera ses territoires aux Américains. Les USA ne chercheront pas à protéger les pays du Golfe. La destruction de tel pays ou tel autre ne profitera à aucune partie dans le Golfe.

Israël ne sera pas à l’abri

Supposons que la guerre a éclaté, que nous restera-t-il face à l’hégémonie israélienne? La République Islamique est depuis de longues années le levier face aux plans de l’arrogance. Si l’Iran est détruit, le monde arabe sera effrité en mille morceaux et le grand Moyen-Orient sera mis en place. Tout le monde doit être averti sur les résultats désastreux d’une possible guerre régionale, sur les plans humain et politique. Nous devons tous rejeter cette guerre…

La région s’embrasera en cas de guerre contre l’Iran. Nous partageons cette vision avec d’autres forces amies. L’entité sioniste et les Saoud paieront en premier le prix d’une possible guerre. Qui a dit qu’Israël sera à l’abri d’une prochaine guerre? L’Iran sera le premier à frapper Israël en cas de guerre.

De plus, l’axe de la résistance ne restera pas les bras croisés. Israël doit savoir qu’il ne sera pas épargné dans une guerre pareille.

Nous devons tous œuvrer pour parer la région d’une possible guerre. Netanyahu et le lobby sioniste aux USA doivent savoir qu’une éventuelle guerre signifie la destruction et la fin d’Israël.

Les Etats-Unis doivent réaliser que leurs potentiels, leurs bases militaires, et Israël seront tous sous le feu de la résistance, et notre camp est capable de renverser la table…

L’Iran ne sera pas seul dans la guerre…

Trump veut communiquer avec le Hezbollah

Trump veut négocier avec l’Iran, voilà tout ce qu’il cherche.

Sais-tu que l’administration de Trump a tenté d’ouvrir des canaux de communication avec le Hezbollah? Mais nous avons refusé.

Tel est l’Américain, il est pragmatique.

Les drones yéménites visant des cibles saoudiennes

Les Yéménites font plus de pression pour pousser les Saoudiens à cesser leur agression, et les combattants yéménites sont capables de bombarder la plupart des aéroports saoudiens et de nombreuses cibles aux EAU.

Les Yéménites veulent montrer aux Saoudiens que cette guerre est futile et qu’elle doit cesser. Des informations font état de l’intention des Emirats de se retirer de la guerre yéménite en raison des défaites cumulées.

Réaction du Hezbollah face aux nouvelles sanctions US contre ses députés

Les sanctions ne sont pas nouvelles. Ce qui est nouveau c’est le fait d’inscrire des députés sur la liste du terrorisme. Les Américains prétendent respecter la démocratie, mais cette mesure est une insulte pour le Parlement libanais…

Nous avons félicité nos frères pour les sanctions US, c’est une fierté pour nous d’être inscrits comme ennemis des USA, ce pays le plus entaché de sang dans l’histoire de l’Humanité.

Nous sommes inscrits sur la liste noire américaine depuis les années 1980. Nous sommes visés à cause de notre lutte contre Israël, en raison de notre rôle et notre victoire contre l’ennemi. Cet ennemi est face à deux choix: soit nous déclarer la guerre, ce qui n’est pas envisageable pour le moment,  soit nous imposer des pressions de toutes sortes…

Je remercie les responsables qui ont rejeté les mesures US mais nous ne réclamons rien de personne. Nous n’allons embarrasser personne à ce sujet…

Le gouvernement libanais doit dire aux Américains que le Hezbollah représente une grande partie de la population libanaise. Je pense qu’il n’y aura pas de répercussions à ces sanctions. Mais certains libanais appellent les USA à imposer les alliés du Hezbollah sur la liste noire. A mon avis, la justice doit agir contre cette forme de traitrise de leur part.

Les sanctions ne nous affaibliront point, bien au contraire, nous deviendrons plus forts…

Source: Al-Manar