Le mouvement yéménite Ansarullah a réussi à faire de sorte que l’Arabie saoudite ressente les conséquences de son agression contre le Yémen dans la profondeur de son propre territoire ainsi que la peur de la paralysie de ses installations vitales des secteurs aéroportuaires ou pétroliers.
Dans son nouvel article publié sur le site web de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan a réagi à la nouvelle série d’attaques de drones de l’armée et d’Ansarullah du Yémen contre les installations vitales qui se situent en profondeur du territoire saoudien.
Atwan estime que l’usage de plus en plus récurrent de drones par les forces yéménites, au lieu des missiles balistiques, montre qu’Ansarullah dispose d’un nombre important de drones de différents types dont certains sont assez sophistiqués pour empêcher leur interception par la DCA saoudienne.
D’après l’éditorialiste de Rai al-Youm, cette affaire inquiète de plus en plus les responsables politiques et les commandants militaires du royaume.
Le général Yehya Sarii, porte-parole de l’armée yéménite et des Comités populaires d’Ansarullah, a annoncé récemment que depuis deux mois, des drones ont été utilisés dans le cadre de 36 opérations, tandis que pour attaquer des cibles à l’intérieur du territoire saoudien, les Yéménites n’ont utilisé des missiles balistiques à moyenne portée que cinq fois pendant la même période.
Ainsi, au cours des deux derniers mois, les drones yéménites ont attaqué dix fois l’aéroport d’Abha, sept fois l’aéroport de Jizane et trois fois l’aéroport de Najrane.
Selon Abdel Bari Atwan, contrairement à il y a quatre ans, la guerre du Yémen n’est plus une route à sens unique.
L’auteur souligne que l’objectif des Yéménites est de se servir de cette tactique comme un moyen de dissuasion légitime face aux agressions de la coalition saoudienne contre le Yémen.
À ce propos, le général Yehya Sarii a déclaré qu’à la phase suivante de ces opérations, les drones yéménites pourraient viser des cibles plus éloignés à l’intérieur du territoire saoudien comme l’aéroport de Djeddah (ouest) ou l’aéroport de Riyad (nord).
D’après M. Atwan, l’objectif principal des Yéménites est de se servir du contexte actuel pour obliger la partie saoudienne à accepter la tenue des négociations directes avec Ansarallah, d’autant plus que les Saoud se trouvent sous les pressions étrangères depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, le 2 octobre 2018, au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul: des pays européens ont suspendu la vente d’armes et d’équipements militaires aux Saoudiens en signe de protestation leur usage au Yémen.
Incapables d’intercepter et de détruire les drones et les missiles balistiques d’Ansarullah, Riyad accuse l’Iran d’avoir fourni de l’armement sophistiqué aux Yéménites.
Or, au lieu d’accuser l’Iran sans avoir aucune preuve, la famille Saoud devrait essayer de trouver une solution politique pour mettre fin à la guerre qu’elle a déclenchée contre le Yémen.
Abel Bari Atwan rappelle le « réalisme » ou plutôt le « pragmatisme » des dirigeants saoudiens qui ont reculé de leur position initiale lorsqu’ils ont compris qu’ils avaient complètement échoué en Syrie.
En effet, quand Riyad a compris qu’il était impossible de changer le régime à Damas par la force militaire, les Saoudiens ont lâché l’opposition syrienne et ont essayé d’établir des contacts directs avec le gouvernement de Damas, chose que Washington leur a interdite aussitôt.
« Il est donc probable que Riyad se mette à la table des négociations directe avec la partie yéménite », conclut M. Atwan.
Source: Avec PressTV