Le Monitor s’est interrogé sur la réaction des différentes factions de la résistance palestinienne en cas d’affrontement militaire entre l’Iran et les États-Unis. Cette question persiste ces derniers temps. Depuis que l’Iran a abattu un drone américain le 20 juin, le président américain Donald Trump n’a cessé de souffler le chaud et le froid faisant craindre un embrasement.
« L’Iran et le Hamas ont une alliance politique qui remonte à longtemps et qui est basée sur le parti pris iranien en faveur des droits des Palestiniens; mais cette alliance n’implique pas que le Hamas s’engage dans une guerre au service de l’Iran », a déclaré Yahya Moussa, dirigeant du Hamas pour Al-Monitor.
Depuis la révolution islamique iranienne de 1979, l’Iran adopte une politique de soutien intégral à la cause palestinienne et soutient inconditionnellement les mouvements de résistance palestinienne, notamment le Hamas et le Jihad islamique. Il leur offre un soutien financier et militaire, en plus de son expertise pour développer leurs capacités en matière de missiles, entre autres moyens.
Toujours selon Moussa, aucune confrontation militaire entre Israël et la résistance n’a jamais eu d’objectifs en dehors [de la Palestine].
Et de rappeler que le Hamas tient fermement à sa position de ne recevoir aucun soutien financier ou militaire soumis à condition. « Nous ne devons pas être entraînés dans une guerre avec Israël si l’Iran fait face à une attaque militaire. »
Cette position ne semble pas du tout partagée par le Jihad islamique.
« Le Jihad islamique est fermement aux côtés de ceux qui l’ont soutenu et lui ont fourni des moyens d’affronter Israël», a dit pour Al-Monitor l’un des leaders du mouvement sous couvert d’anonymat.
Il a ajouté : « Notre action contre Israël restera limitée à l’application des droits des Palestiniens tels que le retour des réfugiés, la récupération de Jérusalem, la libération des détenus et la libération des territoires palestiniens occupés. Mais si Israël décide de s’allier aux États-Unis pour s’engager dans un affrontement militaire contre l’Iran, nous adopterons une position différente que nous dévoilerons le moment voulu ».
Et d’insister : « Le Jihad islamique n’abandonnera pas le pays qui l’a soutenu [l’Iran] dans sa lutte contre Israël, si cette partie doit faire face à une attaque.»
Al-Monitor a aussi interrogé Hassan Abdo, un analyste politique proche du Jihad islamique.
Selon lui, les factions de la résistance – en particulier le Hamas et le Jihad islamique interviendraient si l’Iran était attaqué. « Pas pour défendre l’Iran, mais pour se défendre et défendre leur existence. Il n’y a pas de résistance sans l’Iran, qui est la colonne vertébrale de toute résistance militaire anti-israélienne en Palestine et au Liban», a-t-il expliquee.
Abdo n’a pas exclu la coordination à haut niveau entre les organisations palestiniennes et l’Iran pour faire face à toute attaque américaine ou israélienne contre ce pays.
«Une telle confrontation pourrait impliquer le lancement de centaines ou de milliers de missiles sur des villes israéliennes si l’Iran était confronté à l’agression américaine et/ou israélienne», a-t-il conclu, toujours selon Al-Monitor
C’est aussi l’avis d’Iyad Qara, journaliste au journal Felestin, affilié au Hamas, et selon lequel « les factions à Gaza ne resteront pas silencieuses dans le cas d’attaques militaires contre l’Iran».
Par contre Talal Okal, journaliste au journal al-Ayyam, se démarque de ses deux homologues. Il a exclu que la résistance à Gaza dans son ensemble réagisse par une attaque militaire contre Israël si l’Iran était ciblé militairement, rapporte Al-Monitor.