Le ministre iranien du pétrole Bijan Namdar Zanganeh a dénoncé lundi à Vienne le caractère unilatéral de l’entente sur une limitation de production entre la Russie et l’Arabie saoudite annoncée en amont d’une réunion de l’Opep.
Tout en disant soutenir une prolongation des limitations de production en vigueur, M. Zanganeh a jugé que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dont la Russie n’est pas membre, « n’a pas à recevoir de décision prise hors de l’Opep ».
Destinée à soutenir les cours du brut, cette prolongation des réductions de production a été annoncée par le président russe Vladimir Poutine vendredi en marge du G20 d’Osaka, avant des réunions de l’Opep qui débutent lundi.
« Le principal danger auquel est confrontée l’Opep maintenant est l’unilatéralisation », a ajouté face à la presse le ministre iranien visant, sans le nommer, le duo formé par l’Arabie saoudite, chef de file du cartel, et la Russie, deuxième producteur mondial.
« L’Opep va mourir avec un tel processus » de décision, a estimé M. Zanganeh, reprochant à « certains membres » de vouloir faire de l’organisation un « instrument politique ».
Si le représentant iranien a dit qu’il ne s’opposerait pas au renouvellement des baisses de production de pétrole, pour six ou neuf mois, il a en revanche exclu de souscrire à un projet de pacte gravant dans le marbre sur le long terme le partenariat entre les pays membres de l’Opep et leurs alliés menés par la Russie. Ce projet de « charte » permanente a été évoqué par des délégués cités par l’agence Bloomberg.
« Ce n’est pas le moment d’en discuter, quand nous avons beaucoup d’autres difficultés à l’intérieur de l’Opep », a justifié M. Zanganeh.
Les 14 membres de l’Opep et leurs 10 partenaires non membres se retrouvent jusqu’à mardi pour une série de réunions dans la capitale autrichienne.
Ces 24 pays, qui pompent la moitié du pétrole du globe, avaient décidé en décembre d’abaisser leur offre cumulée de 1,2 million de barils par jour (mbj) pour soutenir les cours.
Frappée de plein fouet par le retour des sanctions américaines, la production de pétrole de l’Iran est exemptée des limitations de production, tout comme celle du Venezuela et de la Libye, deux pays producteurs en pleine crise politique.
Source: AFP