Le Liban ne saurait être à l’écart du deal du siècle, accord conçu par l’administration américain pour mettre une terme au conflit arabo-israélien. Au détriment des droits du peuple palestinien.
Le gendre et conseiller du président américain Jared Kushner a proposé une transaction séparée au Premier ministre libanais Saad Hariri, ont révélé des rapports médiatiques libanais.
Selon le journal libanais al-Akhbar, citant une source diplomatique occidentale, il lui a proposé de faciliter la délimitation des frontières sud, avec l’entité sioniste, et l’obtention d’importants fonds. Les Etats-Unis ont également proposé d’accélérer le retour des réfugiés syriens vers leur pays, en échange de quoi le Liban se devrait d’encourager les réfugiés palestiniens à l’immigration, alors que ceux qui devraient rester au Liban pourraient avoir l’autorisation de faire part aux projets d’investissements au côté des Libanais. En même temps, Washington s’engagera à accélérer l’envoi des fonds décidés dans le cadre de Ceaders et à faire pression sur les pays du Golfe afin qu’ils déposent d’importantes sommes d’argent dans la banque centrale du Liban.
Selon les sources, Kushner a présenté sa proposition à Hariri d’une manière non officielle.
POur sa part, le ministre libanais des Affaires étrangères Joubrane Bassil a nié les informations selon lesquelles Washington aurait stipulé que le Liban accorde son consentement à l’accord du siècle qu’il a mis au point pour mettre un terme au conflit arabo-israélien en échange qu’il puisse extraire ses hydrocarbures en mer.
« Il n’y a pas encore d’accord réel et effectif entre les piliers de l’Etat libanais concernant l’accord du siècle et la délimitation des frontières malgré toutes les déclarations que nous entendons », a ajouté la source diplomatique occidentale sous couvert de l’anonymat.
Et de poursuivre en répondant à la question de savoir pourquoi les Américains qui sont revenus au Liban pour mener des discussions se sont tout d’un coup enthousiasmés : « Il s’avère que c’est lié au conflit avec la Russie qui a entamé la construction de son pipeline Nord-Stream 2 de concert avec l’Allemagne ».
Le seul moyen pour les Américains qui voudraient saper le projet de la Russie et l’empêcher de profiter de cette infrastructure pétrolière européenne réside dans l’accord entre Israël, Chypres et la Grèce pour explorer le pétrole et le gaz de la méditerranée et l’écouler en Europe.
Or, cet accord tripartite ne saurait passer sans le Liban qui devrait avant tout régler son contentieux maritime avec l’entité sioniste.
Et c’est la raison pour laquelle les Américains ont accouru vers le Liban lui offrant leurs bons auspices pour régler le contentieux.
Ils ont jeté l’hameçon en disant qu’Israël était disposé à accepter les conditions libanaises pour les négociations et voulaient que Hariri se mène cette opération. Mais celui-ci a été surpris que ce soit le chef du Parlement Nabih Berri qui s’en est chargé.
Sans tarder, le chef du législatif a insisté pour qu’Israël accepte par écrit toutes les clauses voulues par le Liban, faute de quoi il n’y aurait pas de négociation.
Du côté du Président de la république libanaise Michel Aoun, une source informée a indiqué qu’aucune proposition officielle ne lui a été offerte concernant la participation au deal du siècle.
« Personne à l’intérieur n’en a parlé avec le Président. Aucune délégation qui a visité le Liban n’a évoqué la situation. Il n’y a aucun texte officiel qui le souligne. Et parce qu’aucun Etat n’a fait aucune proposition à étudier, le président Aoun n’a pas commenté officiellement et ce que Kushner a dit demeure dans le cadre des déclarations », a précisé cette source.
Or, il s’avère que c’est le ministre des Finances Ali-Hassan Khalil qui a reçu une invitation officielle de la part de l’Ambassade des USA a Beyrouth pour participer à l’atelier de Bahreïn, la conférence économique qui a eu lieu les 26-27 juin dernier, en préparation à l’annonce du deal du siècle prévue le mois de novembre prochain. Naturellement il a refusé.
Le fait que l’invitation se soit adressée à lui sans les autres, surtout le ministre des AE, soulève bien des doutes sur ses réelles intentions.
Il est l’un des responsables du mouvement Amal, présidé par le chef du Parlement et surtout partenaire politique du Hezbollah dans le Parlement et dans le gouvernement.
Celui-ci étant par principe farouchement hostile à l’accord mis au point par l’administration Trump, censé liquider la cause palestinienne et dilapider les droits du peuple palestinien, l’invitation peut très bien servir à semer les germes du désaccords avec le Hezbollah. Ça n’a pas marché.
Source: Divers