La réunion, qui s’est tenue le 27 mai à Vienne, a accouché d’une souris. Après plus d’un an de tergiversations, les signataires européens du PGAC se sont réunis en Autriche pour promettre à l’Iran monts et merveilles : aucune mesure concrète pour l’INSTEX, pas de signe concernant un quelconque retour européen à ses engagements qui exigent avant tout le refus de se soumettre aux sanctions américaines.
Face à l’apathie européenne, la Chine et la Russie elles, ont refusé le diktat US. Pas question pour elles de céder au chantage américain. Pour le reste, le peu que l’Europe veuille faire (INSTEX), les USA ont menacé de le sanctionner. À l’issue de la réunion, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a appelé à la formation d’un mur de protection contre les sanctions anti-iraniennes des États-Unis.
Le représentant chinois au sein de la Commission mixte du Plan global d’action conjoint a affirmé que son pays ne partageait pas la décision des États-Unis de réduire à zéro les exportations iraniennes de pétrole.
« Nous rejetons l’imposition unilatérale de sanctions. La sécurité de l’énergie revêt une importance cruciale pour nous. Nous sommes opposés avec la politique américaine consistant à réduire à zéro les exportations iraniennes de pétrole », a affirmé le directeur général du département du contrôle des armements du ministère chinois des Affaires étrangères.
« Malgré les sanctions américaines, l’Iran a acheminé un million de barils de pétrole vers la Chine et d’autres pétroliers sont en route et arriveront dans les prochaines semaines », a déclaré le jeudi 27 juin un expert des questions pétrolières.
Lors de sa rencontre du mois de mai à Pékin avec Mohammad Javad Zarif, son homologue iranien, le ministre chinois des Affaires étrangères a affirmé que son pays poursuivrait son soutien à l’Iran.
L’INSTEX est dans la phase opérationnelle
La Commission mixte du Plan global d’action conjoint, coprésidée par le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Seyyed Abbas Araqtchi, et Helga Schmid, l’adjointe de Federica Mogherini, haute représentante de l’UE pour la politique étrangère, s’est réunie ce vendredi 28 juin à l’hôtel Palais Cobourg à Vienne avec la participation des vice-ministres des Affaires étrangères d’Iran et du groupe 4 +1.
« Bien que des pas aient été franchis vers la mise en application du système financier baptisé “INSTEX” (Instrument in Support of Trade Exchanges), les Européens sont encore loin de satisfaire les revendications de l’Iran dans le cadre du Plan global d’action conjoint », a souligné Araqtchi à l’issue de cette réunion.
« Les pays européens envisagent d’allouer des crédits à l’INSTEX. Ce mécanisme est ouvert à tous les pays européens. Ils peuvent commercer avec l’Iran. Les représentants européens ici présents ont promis aujourd’hui que prochainement les autres pays pourraient rejoindre l’INSTEX pour commercer avec l’Iran », a ajouté le diplomate iranien.
« L’INSTEX est dans la phase opérationnelle, mais il ne satisfait pas encore nos attentes. Sans acheter du pétrole à l’Iran et sans allouer à ce propos des crédits, ce mécanisme n’est pas capable de répondre à nos attentes. C’est pourquoi les pays européens devraient mettre de manière sérieuse à leur ordre du jour la question de nos exportations de pétrole », a-t-il indiqué.
En attendant, l’Iran poursuivra son processus de désengagement graduel de l’accord nucléaire, a rappelé le diplomate.
« La décision de réduire nos engagements a été prise et nous continuerons cette procédure tant que nos demandes ne seront pas satisfaites », a -t-il souligné.
« Nous avons eu de bonnes discussions sur le réacteur d’Arak et tous les membres ont convenu que sa construction serait achevée suivant un calendrier précis », a en outre affirmé Araqtchi.
À l’issue de la réunion, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a pour sa part appelé à la formation d’un mur de protection afin de protéger l’Iran contre les sanctions américaines.
L’accord nucléaire signé entre l’Iran et les grandes puissance en 2015 a été mis à mal par le retrait unilatéral décrété par le président Donald Trump en mai 2018, et la réimposition des sanctions américaines, assortie de menaces de représailles envers les pays qui les enfreindraient.
Téhéran avait prévenu début mai que faute d’allègement réel des sanctions étouffant son économie, l’Iran s’affranchirait de certaines dispositions de l’accord.
Il prévoit notamment de dépasser dans les prochains jours le volume autorisé de ses stocks d’uranium enrichi, puis d’enrichir à partir du 7 juillet à un degré excédant celui prévu par l’accord. Ces mesures sont toutefois « réversibles », a assuré la République islamique.
Source: PressTV + AFP