L’ONU vient de reconnaitre ce vendredi que les rebelles qui contrôlent les quartiers est restants d’Alep empêchent des milliers d’habitants bloqués de les fuir.
Par la voix du porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville, elle a fait état d’informations indiquant que certains groupes armés de l’opposition empêchent des habitants de s’enfuir, n’hésitant pas parfois à faire usage de leurs armes.
« Certains civils qui tentent de s’enfuir sont apparemment bloqués par des groupes armés de l’opposition (…) notamment le front Fateh al-Cham », ex-Front al-Nosra (Al-Qaïda en Syrie), a-t-il dit.
« Au cours des deux dernières semaines, le front Fatah al-Cham et les Kataëb (brigades) Abou Amara ont apparemment enlevé et tué un nombre inconnu de civils qui avaient demandé aux groupes armés de quitter leur quartier afin d’épargner la vie de la population », a-t-il ajouté.
« Les civils sont utilisés comme des pions », a accusé le porte-parole en laissant entendre qu’il pourrait s’agir d’un « crime de guerre ».
L’état-major généal russe a lui aussi rapporté les témoignages de civils qui ont fui la partie est d’Alep et qui affirment que l’opposition dite «modérée» utilise la torture et exécute des habitants.
«Les civils qui se sont échappés de
s terroristes font état de nouveaux crimes commis par les combattants de l’opposition dite « modérée » dans l’est d’Alep. Nous avons eu confirmation de faits d’abus, de tortures, d’exécutions publiques, ainsi que de massacres sans motif de la population», a déclaré le chef des opérations de l’état-major général de la Russie, le lieutenant général Sergueï Roudskoï.
Eventuelles représailles
Colville s’est également dit inquiet au sujet « d’éventuelles représailles » contre des civils soupçonnés d’avoir soutenu les rebelles.
« Bien qu’il soit difficile de vérifier les fait
s dans une situation changeante et dangereuse, nous avons entendu des allégations très inquiétantes selon lesquelles des centaines d’hommes auraient disparu après être passés dans les zones contrôlées par le gouvernement » à Alep, a-t-il dit.
Selon certaines informations, les hommes seraient séparés des femmes et des enfants, a poursuivi le porte-parole. « Des familles ont déclaré avoir perdu tout contact avec des hommes, âgés de 30 à 50 ans, après qu’ils eurent fui les zones contrôlées par l’opposition à Alep il y a une semaine ou dix jours ».
Selon des correspondants de télévision sur place, une fois les déplacés arrivés au centre d’hébergement, les hommes sont pris à part afin de subir un interrogatoire et de régler leur situation s’ils veulent quitter les rangs des milices rebelles, sachant qu’ils pourraient être englobés par l’amnistie décrétée par le président Bachar al-Assad.
Selon Colville il y a environ 150 « militants » dans les quartiers rebelles d’Alep qui « craignent d’être arrêtés par les forces gouvernementales s’ils tentent de fuir ».
Et il semble que ce sont les Casques Blancs, des secouristes proches du front al-Nosra, mais soutenus par les puissances occidentales qui craignent pour leur vie.
Ils ont lancé un appel désespéré aux organisations internationales pour qu’ils leur assurent un passage sûr. « Si nos volontaires ne sont pas évacués, ils risquent la torture ou l’exécution dans les centres de détention du régime », a dit l’un d’entre eux, a rapporté l’AFP.
Nouveau massacre
Ce vendredi, les bombardements ont repris de nouveau après une suspension de quelques heures jeudi, et qui aurait dû servir à l’évacuation des civils.
Ils ont été intensifiés après le massacre perpétré par les rebelles contre le quartier al-Aazamiyyah et Seif à al-Dawlé, où 9 civils ont péri et 55 autres ont été blessés dont certains grièvement. Les quartiers Jamiyat al-Zahra, le quartier de la radio et Hamadaniyyeh ont aussi fait l’objet de tirs en provenance des quartiers rebelles. Ces bombardem
ents ont été lancés au moment où les gens se rendaient à la prière de vendredi.
Quant aux bombardements de l’armée gouvernementale, ils touchent essentiellement les quartiers rebelles al-Soukkari et Ferdous, alors que des combats ont lieu dans ceux de Cheikh Loutfi et la
Colline de la Police. Il est question d’une progression importante dans le quartier cheikh Saïd qui ne devrait tomber pas tarder à tomber entièrement.
Dernières estimations des territoires libérés: 93 %, ou l’équivalent de 52 quartiers, a précisé le lieutenant général Sergueï Roudsko.
Sources: Média de guerre, AFP, Sputnik,