En août 2005, les forces d’occupation israéliennes ont achevé d’évacuer les implantations juives de la bande de Gaza, mettant ainsi fin à 38 années de présence des colons sur ce territoire. Cette initiative a pourtant eu lieu avec trois années de retard puisque la décision avait été prise en 2002. Le régime de Tel-Aviv était arrivé à cette conclusion que la présence des Israéliens dans la bande de Gaza et son maintien occasionnaient des frais colossaux qui n’en valent pas la peine. Son approche concernant la Cisjordanie est diamétralement différente.
Les autorités d’occupation ont toujours affirmé qu’elles ne renonceraient jamais à une seule parcelle de la Cisjordanie. Elles scrutent minutieusement chaque recoin de ce territoire où vivent environ 3 millions de Palestiniens, en prévention d’une explosion du conflit. Mais il est temps de se demander pourquoi le régime israélien craint une exacerbation de la situation en Cisjordanie ?
1-Situation géographique de la Cisjordanie
La Cisjordanie se trouve à l’est d’Israël et est également frontalière avec la Jordanie.
En 1948, lorsqu’Israël fut créé, la municipalité de Qalqilya, au centre de la Cisjordanie, est devenue le point le plus fragile d’une entité dépourvue de profondeur stratégique. Elle se vit amputée de toutes les terres qui se trouvaient de l’autre côté de la ligne d’armistice de 1949. Depuis la guerre des Six Jours, la ville est occupée par Israël, comme le reste de la Cisjordanie.
14 kilomètres séparent Qalqilya des côtes de la Méditerranée. C’est pourquoi le régime israélien redoute sérieusement une attaque de la Résistance palestinienne depuis cette ville.
La distance entre le nord de la Cisjordanie et le Golan occupé est de 30 kilomètres. Une autre particularité notable est que les villes au nord-ouest de la zone sont proches de Tel-Aviv et de Haïfa où sont concentrés la plupart des centres industriels et la capitale administrative des Israéliens.
Par ailleurs, la ville sainte de Qods se trouve au sud-ouest de la Cisjordanie.
2-La population palestinienne
Environ 3 millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie. La plupart sont jeunes et ont, depuis la naissance, l’habitude des conflits avec le régime occupant. En 2015, les mouvements palestiniens ont mené une Intifada contre Israël, avec l’objectif de mettre en échec le plan israélien de diviser la mosquée al-Aqsa.
Les Palestiniens accusent encore aujourd’hui Israël de chercher à prendre le contrôle de l’esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Qods pour y imposer des horaires séparés pour juifs et musulmans ou une partition géographique du lieu.
La jeune population représente donc un danger potentiel pour l’occupant.
3-La Cisjordanie frontalière avec la Jordanie
Le fleuve du Jourdain, qui prend sa source dans le nord de la Palestine et du Golan et se jette dans la mer Morte, constitue la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie. Sa rive orientale est frontalière de la Jordanie et sa rive ouest de la Palestine, d’où le nom de Cisjordanie. La Cisjordanie est reliée à la Jordanie en raison des deux tiers de sa population, qui compte au moins 4 millions de Palestiniens. Tout type de conflit en Cisjordanie susciterait l’afflux de cette population en Palestine et la disparition du régime sioniste.
4-Les implantations juives
Il existe des centaines de colonies juives en Cisjordanie. Leur population varie entre 700 à 900 000 habitants, selon différentes statistiques. Cette population est très importante pour le régime d’Israël, gravement affecté par une décroissance démographique. Le taux de natalité est surtout plus élevé au sein des colons religieux et extrémistes. Il diminue dans les zones où domine le sécularisme juif.
Sur le plan militaire, les colons extrémistes ont formé des groupes terroristes et des équipes de forces de sécurité en soutien à l’armée et à l’appareil de sécurité israéliens.
Sur le plan économique, les colonies en Cisjordanie se divisent en deux grandes communautés. Certaines d’entre elles fournissent l’industrie de base et d’autres, l’agriculture de base. On les nomme les « kibboutz ». Ce n’est plus le cas mais, de crises en réformes, l’idéal « kibboutznik » a longtemps essayé de fournir un modèle économique et social à Israël.
5-Implantation de bases militaires
Les Israéliens ont construit de nombreuses bases militaires pour protéger leurs colonies et la Cisjordanie. Certaines bases sont tellement vastes que des routes privées y ont été aménagées. Ces bases regorgent à présent d’armes et de matériel militaire. Tout mouvement social et collectif en Cisjordanie, s’il aboutit à l’occupation de ces bases, mettra à la disposition de la population une quantité importante d’équipements.
6-Qods et les lieux saints
Qods est le point d’orgue de la Cisjordanie. Les Palestiniens y ont accès à la mosquée al-Aqsa, au sanctuaire d’Abraham à al-Khalil, à l’église de la nativité et au lieu de naissance du prophète Joseph.
Aucune des parties belligérantes ne veut donc renoncer à ces lieux religieux.
7-Les ressources en eau et l’agriculture
La Cisjordanie possède le plus de ressources en eau souterraine et courante de la Palestine. La vallée du Jourdain est un point stratégique à cet égard. La richesse de la terre et le climat méditerranéen s’ajoutent à ses avantages. Sans ces ressources en eau et l’agriculture de la Cisjordanie, Israël ne peut compter que sur l’eau douce obtenue à partir de l’eau salée de la Méditerranée, qui ne saurait satisfaire ses besoins.
Sans les ressources de la Cisjordanie, Israël manque de tout, même d’eau potable, un problème qui peut entraîner l’exode de sa population ; une ligne rouge que les sionistes ne veulent pas franchir.
Source: Avec PressTV