24 heures à peine après le présumé incident du port émirati al-Fujaïrah, les doutes planent sur la véracité des faits, voire sur la version véhiculée par Abu Dhabi aussi et selon laquelle des actes de sabotage ont été perpétrés contre 4 navires commerciaux.
D’autant que dans un premier moment Abu Dhabi avait catégoriquement démenti l’information, révélée en premier lieu par la télévision libanaise al-Mayadeen Tv. Accusant par la voix du conseiller du prince héritier, Abdel Khalek Abdallah, l’Iran, les Frères musulmans et la Turquie d’être derrière elle.
Par la suite, lorsque les autorités émirtaie ont décidé de changer de version, faisant état d’actes de sabotage, leur information a paru biaisée surtout que les images lui font défaut. Et les rares qui ont diffusées par les médias émiratis, celles d’un vieux cargo saoudien, ne montrent aucune trace de déflagration ou d’incendie.
La télévision iranienne arabophone al-Alam semble pencher pour le premier scénario, mettant le fait en question. « Il n’y a aucune trace de feu dans le premier reportage diffusé par la chaine de télévision émiratie Sky news », a-t-elle commenté, en faisant allusion aux images vidéo du cargo saoudien al-Marzoukah qui arraisonnait au port Fujaïrah, et dont la carapace aurait été fortement endommagée, selon les allégations du ministre saoudien de l’Energie Khaled Abdel Faleh.
Ce dernier aurait aussi commis une grosse erreur dans sa déclaration. En plus du fait qu’elle est advenue 12 heures après le présumé incident, il indique que les deux pétroliers saoudiens soi-disant visés étaient sur le point d’emprunter la Golfe persique, alors que l’un d’entre eux se devait de se diriger vers les Etats-Unis. (voir article « Les EAU et l’Arabie évoquent « des actes de sabotage » à Fujaïrah: l’Iran réclame une enquête »)
Sachant que pour se rendre aux Etats-Unis, il n’a pas besoin de passer par le Golfe persique, du fait que le port Fujaïrat se trouve en dehors.
« Il est claire qu’il y a un effort pour impliquer les États-Unis dans cet incident», conclut al-Alam.
Des soupçons aussi du côté du site d’information qatari Watanserb qui, a la différence avec le média iranien, n’a pas sapé la véracité de l’information mais a fait part de son scepticisme quant à la version des EAU et de l’Arabie.
Il a relayé le tweet d’un ex-responsable des renseignements émiratis, qui s’exprime via Twitter sous le pseudonyme Without Shadow. Selon lui, ce sont les services de renseignements émiratis qui seraient derrière les présumés « actes de sabotage ».
Le gouverneur de Dubaï le prince Mohamad ben Rached aurait opposé une fin de non-recevoir aux attentats.
« Mais on a menacé ben Rached que s’il n’accepte pas le plan, le port Jabal-Ali sera la seconde cible », dévoile Without Shadow.
Ce dernier est le principal port de Dubaï et l’un des plus importants au Moyen-Orient des pays du Conseil de coopération des Etats du Golfe.
Les doutes sont d’autant plus légitimes que la version émiratie est truffée de vide. En plus de l’absence d’illustration, elle n’a pas précisé la nature des soi-disant actes de sabotage. Une mission compliquée du fait qu’elle soulève des questions justifiées sur les lacunes sécuritaires occasionnées qui auraient permis que les attentats soient menés à bien. Si attentats sont. Sans oublier la contradiction dans laquelle les autorités émiraties sont tombées entre le démenti puis l’aveu.
Source: Divers