Après avoir démenti l’information sur des explosions ayant eu lieu dans leur port de Fujaïrah, les Emirats arabes unis ont fini le jour même par reconnaitre les faits
Le dimanche soir, Ils ont fait état « d’actes de sabotage » contre quatre navires commerciaux , à l’est de l’émirat de Fujairah, sans identifier les auteurs mais en qualifiant l’évènement de « grave ».
L’information est certes différente de celle qui avait été diffusée par la télévision libanaise al-Mayadeen selon laquelle 7 pétroliers au moins auraient été touchés par un important incendie au terminal pétrolier de Fujaïrah et que plusieurs explosions puissantes ont également été entendues au port.
Certains médias étaient même allés plus loin en identifiant comme suit un certain nombre de pétroliers touchés par les explosions : le pétrolier Al Marzouqah (9165762), le pétrolier AMJAD (9779800), le pétrolier Al-Miraj (9394741), le pétrolier A.MICHEL (9177674) et le pétrolier FNSA10 (9432074) font partie des pétroliers endommagés lors des explosions.
Et l’Arabie saoudite aussi
L’Arabie saoudite a elle aussi rejoint la valse ce lundi 13 mai assurant que deux de ses navires ont été touchés.
« Deux pétroliers saoudiens ont fait l’objet d’actes de sabotage dans la zone économique exclusive des Emirats arabes unis, au large des côtes de l’émirat de Fujairah, alors qu’ils étaient sur le point de pénétrer dans le golfe d’Arabie », a déclaré le ministre de l’Energie Khalid Al-Falih, cité par l’agence officielle SPA.
Le ministre saoudien de l’Energie a dit que les actions contre les pétroliers saoudiens n’avaient causé ni victime ni marée noire, mais qu’ils avaient provoqué « des dégâts significatifs aux structures des deux navires ».
Un des deux pétroliers était en route pour être chargé de pétrole au terminal saoudien de Ras Tanura en vue d’une livraison à des clients américains, a-t-il précisé.
Plus tard, le ministère saoudien des Affaires étrangères a « condamné » cet « acte criminel » qui constitue une « sérieuse menace » à la navigation maritime et a « une incidence néfaste sur la paix et la sécurité régionale et internationales ».
Comme Abou Dhabi, Ryad n’a désigné aucun responsable. Les deux pays n’ont pas non plus précisé la nature des « actes de sabotage ».
Le port de Fujairah est le seul terminal aux Emirats arabes unis situé sur la côte de la mer d’Arabie, contournant le détroit d’Ormuz, par ou passent la plupart des exportations de pétrole du Golfe.
Téhéran appelle à une enquête
Cet évènement a suscité une réaction de la part de l’Iran, d’autant que le Corps des Gardiens de la révolution islamique a averti qu’il fera tout pour faire avorter l’embargo imposé par les Etats-Unis sur ses exportations de pétrole et d’autres matières premières .
A Téhéran, les autorités ont jugé « alarmants » les « actes de sabotage » contre des navires au large des Emirats et ont appelé à une enquête.
« Ces incidents dans la mer d’Oman sont alarmants et regrettables », a dit Abbas Moussavi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Téhéran, en appelant à une investigation et en mettant en garde contre « l’aventurisme (d’acteurs) étrangers » pour perturber la navigation maritime.
Renforts américains
Cet incident est aussi intervenu au moment où les Etats-Unis battent les tambours de la guerre contre l’Iran . Le vendredi, le Pentagone a annoncé l’envoi dans la région d’un navire de guerre transportant des véhicules, notamment amphibies, et d’une batterie de missiles Patriot, s’ajoutant au déploiement d’un porte-avions et de bombardiers B-52.
Dimanche soir, le département d’Etat a annoncé que le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait décidé de se rendre lundi à Bruxelles pour discuter de « questions urgentes », et notamment de l’Iran, avec des responsables européens. Il a annulé en conséquence son passage à Moscou, a précisé un responsable américain. Pompeo avait déjà annulé ces derniers jours des déplacements à Berlin et au Groenland pour se consacrer au dossier iranien.
Sources: AFP + PressTV, autres