L’annonce de la fin des exemptions sur l’achat de pétrole iranien est avantageuse pour la Russie plus que pour les autres pays, selon CNN. Le média indique que cette décision de Washington a provoqué une hausse du prix de l’or noir.
La Russie est la grande gagnante du rétablissement des sanctions américaines sur les livraisons de pétrole iranien, estime la chaîne américaine CNN. Selon le média, après que le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a annoncé la décision de Washington de mettre fin aux exemptions permettant à certains pays d’acheter du pétrole iranien malgré les sanctions américaines, les cours du pétrole ont augmenté d’environ 3%.
«Le grand gagnant de l’accroissement de la pression sur le pétrole iranien est Vladimir Poutine et la Russie», écrit CNN.
Étant donné que la Russie produit 11 millions de barils de pétrole par jour, l’augmentation des cours d’un dollar par baril se traduit par un gain d’au moins quatre milliards de dollars par an pour l’économie russe. Les ventes de pétrole représentent 60% des exportations russes et 30% du PIB du pays. Suite à l’augmentation du prix du baril, le surplus budgétaire russe a atteint 3% du PIB l’an dernier, son plus haut niveau depuis 2011.
Dans le même temps, comme l’indique CNN, la hausse des cours du pétrole est un jeu à somme nulle. Le média souligne que cette nouvelle augmentation pèsera sur les alliés européens des États-Unis qui consomment environ 13 millions de barils par jour. La situation est d’autant plus inquiétante pour l’Europe que la sécurité de son approvisionnement en pétrole est aussi menacée par les tensions en Libye qui acheminait 1,2 million de barils par jour au marché européen avant le début de l’offensive du maréchal Haftar. Ces tensions risquent d’entrainer une double baisse de volume de pétrole libyen livré en Europe.
Selon CNN, les consommateurs américains payeront aussi le prix de la décision de l’administration Trump puisque la hausse des cours du pétrole se traduira par l’augmentation des prix des carburants.
Le 22 avril, Mike Pompeo a annoncé que Washington mettrait fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient encore à certains pays, dont la Chine, l’Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, l’Italie et la Grèce, d’importer du brut iranien.
Les États-Unis ont réimposé depuis août, en deux salves, des sanctions économiques contre Téhéran, conséquence de la décision de Donald Trump de dénoncer unilatéralement en mai l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à l’issue d’âpres négociations.
Source: Sputnik