La candidate démocrate à la présidentielle américaine de 2020 et sénatrice progressiste Elizabeth Warren a appelé vendredi à lancer une procédure de destitution, ou « impeachment », contre Donald Trump après les conclusions de l’enquête russe.
A l’issue de sa longue enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016, le procureur spécial Robert Mueller a conclu qu’il n’y avait pas eu d’entente entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou, mais ne l’a en revanche pas blanchi des soupçons d’entrave à la justice.
« Mueller a placé la prochaine étape entre les mains du Congrès », qui a le pouvoir d’enquêter, a écrit Elizabeth Warren sur Twitter. « La bonne façon d’exercer cette autorité, c’est la destitution ».
Dans un Congrès divisé, cette procédure a, en l’état, peu de chances d’aboutir.
« Ignorer les tentatives répétées d’un président pour entraver une enquête portant sur sa propre attitude déloyale infligerait un dommage profond et durable à ce pays, et cela suggérerait qu’aussi bien le président actuel que les prochains seraient libres d’abuser de leurs pouvoirs de cette façon », écrit la sénatrice.
La Chambre des représentants « devrait lancer une procédure de destitution contre le président des Etats-Unis », assène-t-elle.
Depuis la publication du rapport Mueller, jeudi, plusieurs élus de l’aile la plus à gauche du parti démocrate agitent la menace d’une procédure de destitution.
Mais les chefs ont jusqu’ici écarté clairement cette option potentiellement explosive, appelant plutôt à battre Donald Trump dans les urnes en 2020.
Dans ses conclusions, Robert Mueller rappelle qu’un président en exercice ne peut pas être inculpé pénalement devant la justice ordinaire.
Par conséquent, même s’il avait obtenu des preuves que M. Trump avait commis des délits, il n’aurait pas pu recommander de poursuites. En revanche, il souligne que le Congrès a, lui, les moyens de poursuivre un président pour entrave à la justice. Cela se fait à travers une procédure de destitution.
Forts d’une majorité à la chambre basse, les démocrates sont en position d’y voter sa mise en accusation.
Mais c’est au Sénat, contrôlé par les républicains, qu’il reviendrait ensuite de faire le procès du président, où il faudrait, afin de le condamner, une majorité des deux tiers.
Compte tenu de sa grande popularité auprès de la base républicaine, et des élus, il semble très difficile aujourd’hui que les démocrates parviennent à convaincre la vingtaine de sénateurs républicains nécessaires à une éventuelle condamnation.
Source: AFP