Selon le journal Al-Binaa, Netanyahu envisage de faire la guerre avec le Hezbollah pour trois raisons.
Le journal libanais écrit à ce propos : « Après les promesses faites par Netanyahu lors de sa campagne, la question est désormais de savoir quand on assistera à cette guerre que le Premier ministre israélien voulait tant lancer contre la Résistance.
Il y a eu de nombreux événements avant et après les élections israéliennes qui ont augmenté les chances que soit déclenchée une guerre. Mais nous pouvons citer trois raisons principales :
- Les sentiments de menace et d’insécurité qui règnent chez les Israéliens et qui n’ont pas encore disparu. Ils semblent être devenus encore plus frileux qu’auparavant en raison du renforcement des capacités du Hezbollah, notamment en ce qui concerne la précision et la facilité d’utilisation de ses missiles.
- Trump a dû se faire à l’idée que l’Iran avait réussi à atténuer les effets des sanctions américaines et que les missiles balistiques iraniens à longue portée menaçaient la sécurité d’Israël. Ces deux constats ont poussé le président des États-Unis à tenter d’intimider l’Iran en qualifiant de “terroriste” le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) tout en brandissant la menace d’une nouvelle série de sanctions économiques contre ce pays dès mai 2019.
- Netanyahu s’inquiète des conséquences des accusations de corruption portées à son encontre et de la probabilité qu’il finisse par être condamné. Ce qui a poussé le Premier ministre israélien à tenter d’échapper à ses nombreuses affaires de corruption en promettant aux Israéliens l’annexion des colonies de la Cisjordanie à Israël. Mais cette action de Netanyahu a irrité les Palestiniens et fait réagir certains groupes de la Résistance dans la bande de Gaza.
De tels développements comportent de grands dangers et défis qui pourraient amener certains acteurs puissants à avoir de nouveau recours à des éléments extrémistes.
Il est vrai qu’Israël s’inquiète du renforcement des capacités du Hezbollah et des succès que le mouvement de résistance libanais a obtenus en matière de production de missiles, mais Tel-Aviv soupèse sa décision de déclencher une guerre dévastatrice en raison des obstacles et des contraintes qui se dressent devant lui. Les principales limites sont les suivantes :
- Le fait que le Hezbollah ait à sa tête un dirigeant sage et courageux qui est en mesure de faire face aux forces israéliennes. L’armée d’Israël, dont les manques ont été révélés au monde entier en 2006, pourrait en refaire l’expérience cette fois-ci aussi.
- Circonscrire la guerre au Hezbollah, de sorte que les autres partis de la Résistance ne soient pas impliqués, paraît impossible, car toute attaque lancée par Tel-Aviv sur les combattants du Hezbollah entraînerait une riposte cinglante de la part de l’axe tripartite de la Résistance.
- Les capacités militaires dont disposent désormais les groupes de la Résistance au Liban et dans la bande de Gaza et qui leur permettraient sans trop de difficulté d’asséner de lourdes pertes aux Israéliens. Et c’est bien l’une des raisons qui dissuadent Tel-Aviv de se lancer dans une telle aventure, risquée et coûteuse.
- La volonté d’Israël de faire la guerre à toutes les parties de l’axe de la résistance est subordonnée à l’implication des États-Unis, ce qui semble peu probable en raison des problèmes internes et externes et des priorités du gouvernement Trump.
En fait, dans les circonstances actuelles, le gouvernement Trump préférerait atteindre ses objectifs par le biais de guerres civiles lancées à petite échelle dans quelques pays de la région, plutôt que de s’embourber dans des conflits régionaux impliquant des dépenses faramineuses.
En dépit de tout ce qui vient d’être dit, la probabilité d’une guerre, certes quelque peu différée dans le temps, existe bel et bien. »
Source: Avec AlManar + PressTV + Agences