L’Institut de recherche sur les politiques étrangères (The Foreign Policy Research Institute), un groupe de réflexion américain s’est récemment intéressé aux drones utilisés au Yémen.
« Simple technologie, grande récompense: l’attaque au drone des Houthis » est le titre que lui a accordé son auteur Aaron Stein, qui est directeur du Programme du Moyen-Orient de l’institut.
Revenant sur la récente attaque au drone réalisée par l’organisation Ansarullah contre les mercenaires pro-saoudiens à Aden, il souligne que le côté stratégique de cette offensive l’emporte sur son côté militaire.
« L’attaque au drone des Houthis contre les forces de la coalition n’a pas beaucoup attiré l’attention des experts militaires alors que cet événement s’annonce remarquable. Le 10 janvier, un drone d’assaut a été autodétruit alors qu’il survolait un groupe de hauts officiers. Six officiers yéménites à la solde de l’Arabie saoudite ont été tués. Les forces visées par cette attaque au drone avaient pris part à un défilé militaire qui était en cours près de la base aérienne d’al-Anad, en banlieue d’Aden », a-t-il écrit.
L’auteur de l’article montre du doigt l’Iran comme étant responsable de l’attaque d’Aden, car les drones utilisées ressemblent aux Ababil qu’il fabrique.
Et de poursuivre dans son article: « Les photos et vidéos montrant le déroulement de l’attaque laissent comprendre qu’il s’agit d’un drone iranien de type Ababil-T appartenant à la famille des drones Ababil-2. Toutes les informations portent à croire que l’Iran fait partie des fournisseurs d’armes aux Houthis et que ces derniers ont utilisé au moins 12 fois les drones Ababil rebaptisés Qassef-1 au cours des conflits au Yémen ».
Selon lui, «ladite attaque au drone montre comment les rebelles [les forces d’Ansarallah, NDLR] utilisent quotidiennement les appareils de simple technologie et prêts à être opérationnels pour mener des attaques indépendantes qui sont en mesure de défier les gouvernements plus puissants technologiquement parlant »
« Utiliser les drones à bas prix pour mener des offensives militaires, cela est devenu un dispositif qui s’emploie de plus en plus dans les conflits », constate-le directeur du Programme du Moyen-Orient de l’Institut de recherche sur les politiques étrangères.
« La procédure a été utilisée pour la première fois par le Hezbollah en 2006 et ensuite en Syrie, en Turquie, en Irak et au Yémen. Ce processus montre comment les acteurs qui agissent indépendamment des États fabriquent des armes quasi-précises et à longue portée étant en mesure de mener des opérations de grande précision. Ces attaques, bien qu’elles ne puissent pas tourner la page, créeront d’énormes ennuis militaires pour les pays cibles. Ladite méthode consiste en l’utilisation intelligente d’une simple technologie pas chère pour mener des attaques asymétriques contre les équipements militaires sophistiqués, la technologie pourrait même entraîner la mort chez l’ennemi ».
Il continue en accusant l’Iran de fournir des drones au Hezbollah libanais.
« L’attaque au drone d’Ansarallah rappelle un événement similaire où un drone iranien fut équipé d’explosifs : au début de la guerre de 2006, opposant Israël au Liban, les F-15 et les F-16 de l’aviation israélienne ont été chargés de survoler les côtes libanaises et de prendre pour cible les drones Ababil appartenant au Hezbollah. Les images des carcasses de ces drones montrent que le Hezbollah a utilisé les drones iraniens Ababil-T, le même drone que les Yéménites ont utilisé dans leur récente attaque », indique-t-il.
L’affront d’après lui réside dans le fait que ces Ababil harcèlent le Patriot US
« Les forces pro-Houthi utilisent Qassef-1 pour cibler le système de missile sol-air MIM-104 Patriot de fabrication américaine. Elles programment leurs drones de sorte à toucher directement les systèmes radars du Patriot. En effet, les Houthis ont utilisé une simple technologie pour troubler un allié des États-Unis qui leur est supérieur du point de vue technique », a conclu Aaron Stein.
Source: Avec Press Tv