En dépit de tous les bombages de torse, de toutes les menaces et de toutes les mises en garde, les États-Unis ont fini par fléchir et par décider de proroger l’exemption dont bénéficie l’Irak dans le cadre des sanctions pétrolières US contre le pétrole iranien. Cette décision ne peut, selon les analystes, être sans rapport avec un sommet militaire que les chefs d’état-major syrien, iranien et irakien viennent de tenir en Syrie.
Le commandant iranien Mohammad Baqeri qui s’est rendu à Abou Kamal et à Qaem, deux points de passages frontaliers reliant le territoire irakien au sol syrien, a été en effet porteur d’un message : l’axe de La Résistance et les Hachd al-Chaabi ne tolèrent plus la présence militaire américaine qui est à la source d’une insécurité permanente dans la région.
Il est vrai qu’en Irak, la situation de quelques 10 000 Marines est fort délicate depuis que le Parlement irakien se penche sur le projet de rejet des troupes étrangères. D’où la décision de l’administration Trump d’accorder à l’Irak une dérogation renouvelée de 90 jours l’exonérant des sanctions américaines contre l’Iran.
Cette mesure prend tout son sens quand on se rappelle de la visite de la semaine dernière du président iranien en Irak et des accords bancaires signés entre les deux pays, accords permettant à l’Iran de contourner aisément les sanctions US.
La dérogation, émise pour la dernière fois en décembre et ayant expiré hier le 19 mars au matin, permettra à l’Irak de continuer à acheter de l’électricité à son voisin alors même que la Maison-Blanche promet une campagne de pression maximale contre Téhéran.
«Bien que cette renonciation vise à aider l’Irak à atténuer les pénuries d’énergie, nous continuons de discuter des sanctions liées à l’Iran avec nos partenaires irakiens », a déclaré un responsable américain sous couvert de l’anonymat.
Des années de guerre et le manque d’investissements ont laissé l’Irak dépendant des centrales iraniennes de gaz naturel pour près de 45% de son électricité.
Le 8 mai 2018, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord nucléaire qui avait été signé en juillet 2015 entre l’Iran et les 5+1. Dans le même temps, le Trésor américain avait promis le retour des sanctions anti-iraniennes dans des délais de 90 et de 180 jours.
Le 6 août 2018, Donald Trump a promulgué un décret prévoyant la remise en place du premier lot de sanctions anti-iraniennes.
La deuxième tranche de sanctions, touchant les secteurs de la navigation maritime, des finances et de l’énergie, est entrée en vigueur le 5 novembre.
Huit pays dont l’Irak sont autorisés à importer du pétrole iranien.
Washington a lancé une campagne de pression tous azimuts pour mettre l’Iran en difficulté et tente, en même temps, d’y rallier les autres pays, surtout ses partenaires européens.
À l’exception du régime de Tel-Aviv et de certains pays arabes, la communauté internationale s’est opposée à cette décision anti-iranienne de Trump.
Source: PressTV